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186 CHAPITRE IV. — POÉSIE lAMBIQUE

nait surtout d'autres hymnes consacrés à Dionysos K — L'autre fragment est un peu plus long et plus intéres- sant, car il rend témoignage pour sa part au sujet de Toriginalité des inventions d'Ârchiloque. C est le début d'un hymne à Héraclès chanté par Archiloque, à Olympie, suivant un scholiaste de Pindare, et qui par la suite servait quelquefois aux vainqueurs pour payer immé- diatement aux dieux leur dette de reconnaissance, en attendant qu'un poète eût le loisir de leur composer un nouvel hymne; c'est en ce sens que Pindare lui-même y fait allusion ^ Les scholiastcs nous ont conservé les pa- roles des deux premiers vers ^ :

avTÔç TS xai 'lô^ocoç, at;i^|x)3Ta Jvo *,

Salut, glorieux vainqueur, divin Héraclès, à toi et à ton fidèle lolas, couple guerrier.

Ce sont deux vers iambiques ; preuve assez curieuse de la prédilection d'Ârchiloque pour ce genre de rythme, qu'il emploie partout. Les paroles d'ailleurs n'ont pas grande importance, mais ce qui faisait l'intérêt et l'origi- nalité de ce morceau, c'est qu'il s'exécutait, dit-on, sans accompagnement de cithare ni de flûte, mais avec un refrain chanté, les syllabes TryùXa^ qui n'avaient aucun sens, et qui flguraient seulement par une sorte d'har- monie imitative le son d'un instrument ^. Les scholias-

��1. Arcliiloque lui-même (fragm. 77 ; dans Athénée, XIV, 628, A) dit qu'il savait entonner le dithyrambe. L'iobacchos et le dithyrambe étaient deux genres alors voisins par Tinspiration.

2. Olymp»^ X, !•

3. Fragm. 119.

4. Il y a quelques doutes, peu importants, sur la manière exacte d'écrire ces deux vers. Je donne le texte de Bergk.

5. Schol.f Pind. Olymp., X, i; Schol. Aristoph., Oiseaux^ 1764, et Acham., 1230.

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