GAKÀGTËRES GÉNÉRAUX 11
avait des habitudes qui étaient presque des règles et que les poètes eux-mêmes appellent des loisK II est naturel de se demander si le maintien de ces lois nYîlait pas Tcdet d'une cause plus forte que la libre imitation individuelle, et s'il n'impliquait pas rexislencc de véritables écoles où l'on apprenait l'art lyrique. La réponse à celte question n'est pas douteuse. En général, les poètes lyriques n'é- taient pas des autodidactes. N'y eùt-il eu que l'apprentis- sage obligé des rythmes et de la musique, il fallait bien qu'ils reçussent d*uu maître les premières notions de leur art. En fait, nous voyons souvent ces relations de maître à élève mentionnées entre eux, et par des témoignages directement tirés de leurs propres œuvres. Les débu- tants fréquentaient un poète déjà connu. Ils appre- naient auprès do lui l'art de jouer de la cithare, de construire une strophe, de composer une mélodie. Recevaient-ils aussi un enseignement poétique à propre- ment parler, c'est-à-dire littéraire? Sans aucun doute; mais il faut s'entendre sur le sens que prend ici le mot d'enseignement. On ne saurait songer, doux cents ans avant la naissance de la rhcHoriqne, à un enseigne- ment méthodique et codifié. 11 est clair qu'il n'y avait do traités écrits d'aucune sorte. Le premier artiste à qui Ton attribue la rédaction d'un traité non pas même sur la par- tie poétique du lyrisme, mais sur la partie musicale (où il avait innové), est Lasos d'IIcrmioné, qui vivait à la fin du Vi*^ siècle. A plus forte raison n'y avait-il pas de traités écrits sur la composition littéraire d'une ode. Tout se bor- nait à des conseils donnés de vive voix. Cela exclut évi* demment un certain degré d'analyse et de précision qui est inséparable du développement complet de la prose. Mais on ne saurait supposer non plus qu'un grand poète
��1. Pinaare, Islhm, V, (VI), 29; Ném. IV, Îi4. Cf. Poésie de Pindare, p. 155.
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