Page:Croiset - Histoire de la littérature grecque, t2.djvu/233

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ÂLGÉB ^1

Il s'agit dans ce passage de Tétat de Mitylène sous la tyrannie de Myrsilos. Il disait encore à ce sujet :

La nouvelle vague s'élève plus haut que celles qui précèdent, et nous aurons un grand mal à vider le navire quand il sera descendu au plus creux i.

Tout cela est vif et bien vu : l'image est simple, hardie, pleine de saveur ^

Même franchise d'accent dans ses scolies. La politi- que y reparaissait quelquefois : c'est dans un scolie, nous Tavons vu, qu'il avait attaqué Pittakos. Quelques réflexions d'une morale sérieuse apparaissent aussi çà et là ; il citait quelque part le mot amer du Spar- tiate Arislodème : « L'argent, c'est là tout l'homme^ ; » il disait que le vin était pour l'âme un miroir \ Mais ce qui parait avoir tenu le plus de place dans ces poèmes, s'il faut en juger par les extraits que les anciens nous en ont transmis, c'est la joie franche du buveur qui aime le vin et les banquets comme il déteste Myrsilos, de tout son cœur et sans arrière-pensée. Avec Alcée, il semble qu'il y ait en général peu à deviner. Sa verve est parfois gracieuse et même délicate, mais elle est simple, toute en dehors, naïvement joyeuse ; il ne rêve pas ; il ne fait pas de la mélancolie un assaisonnement du plaisir ; il se con- tente de sentir avec vivacité le charme de l'heure pré- sente. S'il s'agit de trouver des motifs de boire, il n'est jamais à court. Athénée déjà l'avait remarqué : quelque temps qu'il fasse, quelque circonstance qui se présente,

��1. Fragm. 19.

2. Une ode à Mélanippos sur la perte de son bouclier (fragm. 32) et une autre adressée à son frère Antiinénidas (fragm. 33), où il est question d'un géant que celui-ci avait tué étant au service du roi de Babylone, peuvent aussi avoir fait partie des (rra<ria>Tixà.

3. Fragm. 49.

4. Fragm. 13.

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