Aller au contenu

Page:Croiset - Histoire de la littérature grecque, t2.djvu/234

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

c’est toujours pour lui une raison d’emplir sa coupe :

Buvons, car le soleil est au zénith *.
Zeus se fond en eau» le ciel déchaîne l'hiver, les fleuves s’arrêtent... verse le vin plus doux que le miel •.

Je sens venir le printemps fleuri : verse le vin dans les cratères ’.

Buvons; pourquoi attendre la lumière de la lampe? il n’y
a plus qu’un filet de jour *...

N’abandonnons pas nos cœurs à la calamité : le chagrin ne
nous guérira pas, ô Bacchus! le meilleur remède, c’est d’apporter du vin et de s’enivrer s.


Il avait certainement bien plus qu’Horace le droit de dire:

Si tu veux planter, plante d’abord de la vigne ^. Nullam, VarCy sacra vite prius severus arborem.

Dans cet ordre d’idées et de sensations» il a de la finesse et de la grâce :

Arrose de vin tes poumons ; le soleil est haut, la saison est accablante, et la soif brûle toutes choses; harmonieusement, dans le feuillage, bruit la cigale, et de ses ailes tombe en notes pressées son chant sonore, tandis que l'été embrasé, s’étendant sur la terre, y répand la sécheresse. Le chardon fleurit ; c’est le temps où les femmes sont ardentes et où les hommes sont faibles, car Sirius leur brûle la tète et les genoux 7.

On reconnaît dans ce passage une imitation parfois

1. Fragm. 40.

2. Fragm. 34.

3. Fragm. 45.

4. Fragm. 41.

5. Fragm. 35.

6. Fragm. 44.

7. Fragm. 39. Je suis le texte de Bergk, suffisamment sûr dans l’ensemble.