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Page:Croiset - Histoire de la littérature grecque, t2.djvu/238

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22Q CHAPITRE V. — LA CHANSON

logaédiques^ si bien appropriés à cette inspiration vive çt musiciale, y possèdent assez d'empire pour devenir la formé d'expression ordinaire des hymnes mêmes, ou du moins de cette espèce d'hymnes qu'on trouve dans Alcée, et qui semble avoir tenu une place intermédiaire entre la poésie tout à fait religieuse du nome et la poésie pu- rement profane.

A côté d'Alcée, l'Ile de Lesbos a produit Sappho, d'un génie différent, mais égal, et dont la gloire a été d'autant plus grande que sa qualité de femme, surtout aux yeux des générations qui suivirent, rendait sa supériorité plus extraordinaire. « Sappho, ditStrabon^ est une merveille (OaujjiaaTov tv XP^[i.a) : on chercherait en vain, dans toute la suite de l'histoire, une femme qui puisse^ même de loin, lui être comparée pour la poésie. » Il faut ajouter qu'au point de vue moral Sappho est une sorte d'énigme : les anciens déjà ne savaient trop ce qu'ils en devaient penser; les modernes sont divisés à son sujet; de là un nouvel attrait, celui d'un mystère à éclaircir; de là aussi des légendes, une polémique souvent reprise, et par con- séquent un surcroit de célébrité. Essayons de démiêler d'abord ce qu'on peut savoir de sa vie et de ses mœurs, ensuite ce qu'elle vaut comme- artiste *.

Sappho (en dialecte éolien Psappho \ ou, par abrévia- tion, Psappha^) naquit probablement à Erésos, Tune des villes de Lesbos \ mais vécut habituellement à Mi-

��1. Strabon, XIII, p. 617.

2. Sur Sappho, cf. Welcker, Kleine Schriflen^ t. II, p. 80-144, et t. V, p. 229-242; Th. Kock. Alkàos und Sappho, Berlin, 1862 ; A. Schœne, Peber dos Leben der Sappho (dans les Symbola PhiL Bonh, in hpnorem F. Riischelii coll.,, 18G7, p. 731-762) ; Luniak^ QumslionesSap' phicsBy Easan, 1888.

3. Fragm. 69 (voc. Vaitçoi).

4. Fragm. 1, v. 20 (voc. VdlTcça). •

5. Suidas, y. Sa7C96S. •

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