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240 CHAPITRE V. — LA CHANSON

Et pourtant, Torgueil aussi la soutient et la rassérène. Elle est fière de son art et de son génie. Les Muscs lui ont donné la gloire ^ Quand la vie lui sera ôtée, elle ne veut pas que sa fille la pleure : « Les thrènes ne con- viennent pas à la demeure des poètes ^. » Son souvenir ne périra pas ^ Elle vante une jeune fille pour son talent (oof la) ^ ; elle en menace une autre de loubli pour le motif contraire :

Tu mourras, et de toi, alors et à jamais, rien ne subsistera, parce que tu n'as point de part aux roses de la Piérie ; obs- cure habitante des demeures d'Adôs, tu voltigeras parmi les morts inconnus &.

Elle parle de son humeur sereine et douce ^. Elle veut que l'àme se tienne en garde contre la colère^. Le ton de sa réponse à Âlcée est spirituel avec dignité ^ On com- prend qu elle ait pu donner à son frère Charaxos, l'im- prudent amant de Rhodopis, des legons de bon sens et de fierté ^

Les Épithalames semblent avoir tenu, dans Tœuvre de Sapplio^ une place importante. A en juger par les frag- ments, on y trouvait moins de passion que dans les autres odes, mais plus de naïveté pittoresque. Le choix des mots et des images, Tallure courte et presque enfantine de la phrase, avec ses termes répétés, ses reprises, ses hésitations apparentes, tout y porte au plus haut degré le caractère de Tart populaire. Le dialecte, le rythme,

i. Fragm. 10.

2. Fragm. 136.

3. Fragm. 32 (cf. Aristide, II, 508, cité par Borgk au fragm. 10).

4. Fragm. 69.

5. Fragm. 08.

6. Fra^m. 72.

7. Fragm. 27.

8. Fragm. 28.

9. Fragm. 138 (et peut-être 148).

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