Page:Croiset - Histoire de la littérature grecque, t2.djvu/27

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

POHMES PRIMITIVES ET POPULAIRES 15

à Olen ^ Pausanias lui-même croyait en lire de son temps ^. La liltéralure dilo Orphique, avec son allure de litanie et de prière, devait aussi offrir quelque res- semblance avec les hymnes primitifs. Bien qu'il soit difflcile , pour no pas dire impossible , de démêler au juste ce que ces compositions artiGcielles et relativement récentes ont conservé des anciens hymnes et ce qu'elles ont apporté de nouveau, on ne saurait douter qu'elles n'offrent à certains égards une imitation plus Gdèle des vieilles formes de la poésie religieuse que ne font les hymnes dits homériques. Quoi qu'il en soit, le rôle de cette antique poésie ne s'est pas borné à susciter d'abord l'épopée, ensuite les hymnes épiques et ceux du genre orphique : elle a certainement fourni aussi à la poésie lyrique des modèles et des cadres. C'est le fonds commun d'où tout le reste est sorti. Quand les Achéens se ren- daient en procession à leurs sanctuaires en chantant leurs vieux hymnes traditionnels, quand après le sacritice et le repas sacré, ils célébraient la grandeur du dieu, ou racontaient ses exploits, ou demandaient son secours, ou le remerciaient d'une faveur qu'il leur avait accordée, c'étaient déjà les différentes formes de la poésie lyri- que religieuse, nome, péan, prosodion, auxquelles ils préludaient.

A côté de cette poésie des hymnes, étroitement ratta- chée non seulement à la religion, mais au culte, et dont l'objet essentiel était la louange des dieux, il y en avait une autre dont les événements de la vie humaine four- nissaient le prétexte. Dans la période historique, nous voyons les genres lyriques multipliés à l'infini, comme les occasions qui les suscitaient. Quelques-uns, nous le verrons, sont d'invention assez récente, et l'origine peut

��1. Hérodote, IV, 33.

2. Cf. 1. 1, p. 64.

�� �