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LE DITHYRAMBE 299

$i0up«[jiêo; et Optaji.6o;, si souvent accouplés par l'usage *. Or Optaiiiëo;, qui apparaît en latin sous la forme trium- phuSy est probablement antérieur à la séparation des deux races. Dithyrambe est donc, scion toulo apparence, un mot très ancien, et il n*y a pas lieu do s*étonncr que le sens en soit obscur ^ L*ftge du mot n'implique pas d'ail- leurs nécessairement celui du genre, car il a pu s'appli- quer d'abord à quelque chose d'un peu différent'. Le di- thyrambe est un genre dionysiaque. Or Dionysos, suivant Hérodote ^, est le plus jeune des dieux grecs : aux temps homériques, il n'a pas encore sa place dans l'Olympe ionien ^. Le dithyrambe populaire, quoique plus ancien que le dithyrambe littéraire, est donc probablement pos* térieur par son origine au ix* siècle.

La patrie du dithyrambe n'est pas mieux connue que l'élymologie du mot qui sert à le désigner. Dans la pé- riode classique, on le voit briller d'un vif éclat à Corinthe, à SIcyone, à Thèbes, à Naxos, à Athènes. C'est assez dire <]u'il était partout répandu. Les premières de ces villes se disputaient l'honneur de l'avoir vu naître, et Pindare

��1. 6pia{jL6o8tOvpa{i6î. dit Pratinas dans une apostrophe à Dionysos (Athénée, XIV, p. 617; v. 19).

â« L'hypothèse In plus récente est celle que M. de Wilamowitz- Mœllendorf vient d'émettre dans son livre intitulé Euripides Herakles (2 vol., Berlin, 4889). Ce savant (t. I, p. 63) ponse que a îiÔûpapiSo; signifie étymologiquement un 6upa{jL6oc (ou OpiaiiSoc) divin, c'est à- dire particulièrement beau et divertissant, » — ^Oer dithyrambos dem worlsinne nach nur einen gôUlichen, d. h, besonders schônen oder er- freulichen ô-jpaiJLSo; bedeutet)^ — et il compare, au point de vue de la formation, les mots SticôXta, At<7fa>Tr,piov, AtxcTac (= Atixéraç). Si Ton admet cette étymologie qui est séduisante, il faudrait du moins tra- duire, selon moi, non pas « un OOpafxSo; particulièrement beau, «  mais un « 6-jpa{i6o; en l'honneur des dieux, w par opposition aux danses guerrières ou simplement récréatives.

- 3. Par exemple, à certaines danses passionnées en Tlionneur des .dieux.

4. Hérodote. II, 52.

5. Decharme, Mythologie, p. 43i.

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