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Page:Croiset - Histoire de la littérature grecque, t2.djvu/313

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LE DITHYRAMBE 301

Plus tard, lo dithyrambe, commo tous les autres genres lyriques, cessa d'être consacré exclusivement à ime divi- nité particulière : d'autres aventures que celles de Diony- sos Qrent le sujet de ses chants. Hérodote parle de chœurs dithyrambiques que la villodoSicyone, au temps du tyran Clisthèno, exécutait non pas en Thonneur de Bncchus (il lo marque expressément)^ mais en Thonneur du héros Adraste; et il ajoute que Glisthène, ennemi de la mé- moire do cet Adraste, transporta les mômes jeux et les mêmes honneurs, y compris les dithyrambes, dans lo temple (nouvellement construit par lui) du héros Mêla- nippe ^. Quand la tragédie naquit du dithyrambe, les ennemis do l'innovation purent dire en touto vérité qu'il n'y avait plus rien là pour Dionysos, ojSsv 7:^6; AiovuGOv, et la locution devint proverbiale-. Mais lo caractère enthousiaste que le dithyrambe tirait do son origine survécut à tous ces changements : d'un bout à l'autre de son histoire, lo genre resta plein de véhé- mence et de passion.

11 était chanté et dansé par un chœur. Primitivement, durant la période populaire, lo rôle du chœur dut se ré- duire à peu de chose. Le chant proprement dit était exé- cuté par le poète, qui « entonnait » seul le dithyrambe. C'est ce qu'on appelait e^ap^civ tov SiO'jpaji-ëov. L'expres- sion, restée dans la langue courante, est un témoignage formel de l'antique usage ^ Ce solo du poète formait une

1. Hérodote, V, 67.

2. Suidas, v. OJ8av woo; A.ivuffov. Si le sujet, pourtant, dans la tra- gédie attique, ne tenait plus à la légende do Bacchus, il est à remar- quer que l'occasion des représentations de celte sorte était d'ordi- naire une fête dionysiaque. Quant au dithyrambe proprement dit, il semble bien que l'exemple de Sicyone ait été plutôt exceptionnel, et que Bacchus ait, en somme, gardé plus souvent la première place dans le dithyrambe qu'Apollon dans le péan.

3. Elle se rencontre déjà dans Archiloque, fragm. 71. Dans Aris- tote, Poét.^ c. 4, les auteurs de dithyrambes, les poètes dithyrambi- ques primitifs sont appelés ol ê^apxovrcc tov 8iO\Spa{jL6ov.

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