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Page:Croiset - Histoire de la littérature grecque, t2.djvu/314

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302 CHAPITRE VI. — LYRISME CHORAL

strophe, naturellement fort courte (un vers oU deux peut- être), et le chœur, après chaque strophe, ou la répélait ou chantait un refrain en dansant. Le chant du poète était à peu près improvisée Le péan, nous l'avons VU| s'exécutait de la même mnnière, bien qu'avec un caractère poétique et musical différent. Mais cette forme toute primi- tive ne dura pas. Nous savons par Âristote qu'un peu plus tard, mais à une époque encore ancienne et qu'il oppose à son propre temps, la strophe dithyrambique était chantée par lochœur tout entier ^ : c*est le changement qui s'opère aussi pour le péan quand celui-ci devient littéraire; c'est la réforme capitale qui met une ligne de démarcation très nelte entre les chœurs improvisés du lyrisme populaire et ceux du lyrisme savant, formés par des poètes qui s'ap- pellent désormais des « maîtres de chœur », des choro- didascales ^ Les choreutes, hommes faits ou enfants S paraissent avoir été toujours nombreux dans le dithy- rambe : dans la période attique, ils furent régulièrement au nombre de cinquante \ Ils étaient disposés en cercle, d'où le nom de chœur cyclique^ -, l'espace du milieu restait videMJne danse rapide, la /t/rôas/^, emportait les chœurs dans une sorte do ronde, presque toujours au son de la

1. Aristote dit [Ion. cit.), quo la tragédie primitive, au moment où elle sortit du dithyrambe, était improvisée (aÙTo<rxe8ia(mxr,c Ycvo|jivT)ç).

2. Aristote, PvobLy XIX, 15.

3. Xopoû;fia«Txa).oi. Plus tard encore, un nouveau progrès s'accomplit. Les chœurs, même bien dressés, gardaient encore au vi« siècle quel- que chose do populaire; ils se composaient d'artistes de bonne vo- lonté plutôt que dii virtuoses. Au v» siècle, ce furent des artistes de profession qui los formèrent. Alors la strophe disparut. Cette forme régulière, par conséquent plus facile à exécuter, fit place à de longues mélodies capricieuses, compliquées, d'une exécution difficile, mais plus capables d'amuser l'esprit et l'oreille. Cf. Aristote, loc. cit.

4. *Av8pixol, '7rai8ixo\ x^po'*

5. Et cela, dès le temps de Simonide (fragm. 147).

G. Le chœur dithyrambique d'Arion est appelé par Proclas (p. 244, Westphal) xûx).io; */opo;. 7. Xénophon, tconom,, VIII, 20.

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