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20 CHAPITRE !•'. — ORIGINES DU LYRISME

par devenir littéraires, mais beaucoup plus tard, et parfois sous des formes étrangères à la poésie lyrique : ainsi les chants de bergers, ^uxoXiacpi, qui ont fourni à Théo- crite de charmants motifs, et qui ont élé i*un des princi- paux éléments dont il a formé ses idylles. — On pourrait multiplier les indications de ce genre sans épuiser la liste des chants populaires de la Grèce primitive. Il est permis d'affirmer que chaque heure presque de la vie humaine y eut ses chants appropriés, depuis ceux avec lesquels la mère endormait son enfant jusqu'à ceux qui accompagnaient les morts au tombeau. Il y eut des chants religieux, des chants de guerre, des chants d'amour, des chants do table, des chants de méiier, des chants sa- tiriques; des chants à une voix et d'autres exécutés par des chœurs ; des chants improvisés et d'autres d'un ca- ractère plus artistique; bref une végétation luxuriante de rythmes, de mélodies et de poèmes où se reflétaient avec mille nuances et sous mille formes toutes les cir- constances et toutes les émotions de la vie grecque.

��III

��Rien de tout cela n'a survécu; les siècles suivants n'en ont retenu ni une œuvre ni un nom d'artiste. Quelle différence essentielle existait donc entre ce lyrisme ou- blié et celui qui plus tard jeta un si vif éclat? Pourquoi

��corneille (fr. 25). Parmi les chants populaires célèbres dont il ne reste que le nom; mentionnons encore le chant de Lityersôs, un dieu phrygien qui présidait aux moissons. Le chant de Lilyersès, comme celui de Linos, comme plus tard celui d'Adonis, est évidemment d'origine orientale. Il s'agit toujours dans ces chanls d'un jeune dieu qui meurt prématurément. On voit d'ordinaire dans ces mythes une image du printemps détruit par les ardeurs de Tété. Sur tous ces chants populaires, cf. Athénée, XIV, p. 6i8-G20.

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