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médiaif 6 : entre le dilhyrambe informe des origines et le drame commençant, il n'y aurait plus aucune place pour le dithyrambe simplement lyrique. On ne peut guère s'empêcher de croire que la grande réforme d'Arion a surtout consisté dans l'éclat incomparable jeté sur le di* thyrambe à la fois par le cadre magnifique des fêtes du tyran de Corinthe, Périandre, et par le génie poétique et musical avec lequel Arion» sans toucher à l'essence même du genre, a su remplir ce cadre. En d'autres termes, il a fait non pas tout autromentr mais à coup sûr infiniment mieux que ses devanciers obscurs et ano- nymes K

L'histoire de la transformation du dithyrambe en drame n'appartient pas à cette partie de nos recherches. Celle même de ses modifications ultérieures dans le domaine lyrique proprement dit viendra plus à propos dans la suite, car ces modifications ou bien se rattachent A l'his- toire du drame, ou du moins appartiennent à une épo«  que sensiblement plus récente, celle de Simonide et de Pindare *.

III

S i. StÉSIGHORE; l'hymne HâROÎQUE.

Les poètes dont nous avons parlé jusqu'ici appartiens

1. Arion a-t-il aussi inauguré Thabitude, devenue générale un peu plus tard, de célébrer dans le dithyrambe non seulement la légende de Bacchufl, mais tous les mythes douloureux et pathétiques indis- tinctement? On ne saurait l'affirmer. Il semble, en tout cas, que les hyporchémes de Xénocrite de Locres (Plut., De Mus,, c 10) lui en eussent déjà donné l'exemple. — On lit dans Suidas qu* Arion a été l'inventeur du Tpaytxo; Tp6icoc. On a beaucoup discuté sur ces mots, qui sont cependant fort clairs. Le TpxYixô; tpAiroc, c'est le lyrisme pa- thétique» par opposition au votitxoc rpoTco;, le lyrisme calme et serein des genres antérieurs à Arion. Celui-ci a sinon inventé au sens pro- pre du mot, du moins mis en lumière et en honneur les chants pa- thétiques ou passionnés, d'où la tragédie devait ^rtir.

2. Pour les réformes dithyrambiques de Lasos-d'Hermioné» voir plus bas, même chapitre, p. 357.

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