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Page:Croiset - Histoire de la littérature grecque, t2.djvu/328

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316 CHAPITRE VI. ^ LYRISME CHORAL

du cycle troyen étaient honorés d'une manière particu- lière dans les villes de la Sicile et de la Grande-Grèce, qui aimaient à faire remonter jusqu*à eux leurs origines et qui rattachaient volontiers leur propre histoire à la légende des Retours. Un passage curieux d'un traité apo* cryphe d'Aristote ^ énumëre quelques-unes des fêtes qu'on célébrait à Tarente, à Syfoaris, à Métaponte, en rhonneur des anciens héros, et donne le détail de leurs reliques : dans tel temple, on montrait les flèches de Philoctète; dans tel autre, les instruments à Taido des* quels Épéos avait fabriqué le cheval de bois. Il était na- turel que l'hymne épique prit naissance dans un pays où les souvenirs de l'épopée étaient restés si vivants : c'est dans des fêtes de ce genre que les poèmes de Stésichore durent être exécutés.

Une réforme rythmique capitale répondit à ce change- ment dans la nature de l'hymne. Jusque-là, un poème lyrique se composait presque toujours d'une suite de strophes semblables entre elles. Alcman, nous l'avons vu, avait eu le sentiment que cette structure était mono- tone, et il avait imaginé d'associer parfois dans une même ode des strophes ditférentes, mais il n'avait pas trouvé le vrai principe de cette association : il mettait d'abord sept strophes d'une façon, puis sept d'une autre, à la file : cela faisait comme deux poèmes; ou bien il les réunissait trois par trois, semble-t-il, de manière à ce que chaque groupe se distinguât du suivant au moyen d une légère particularité métrique; mais la distinction était trop peu sensible. Stésichore résolut le problème avec une simplicité pleine d'élégance. Il eut l'art de va- rier la structure des strophes de la manière la plus nette et la plus sensible sans briser l'unité de Tensemblé; il

��1. IIspl 6au(j.a<T(b>v âxou7(iatb>v, 106-110 (p. 840, Bekker). Gt. Strabon, VI, p. 264.

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