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324 GHAPIÏJlE Vî. — LYRISME CHORAL

laquelle Héraclès était allé chercher les bœufs de Géryon :

Hélios, fils d'Hypérion, monta dans la coupe d*or, aûn d'ar- river, par delà rOcéan, jusqu'aux abîmes sombres de la nuit sacrée, vers sa mère, vers son épouse qu'il avait eue vierge encore et vers ses chers enfants; de son côté le ûls de Zeus, à pied, marcha vers le bois qu'ombrageaient d'épais lauriers ^

Lo passage est beau, avec ses épithëtes épiques et sa tranquille noblesse : ce n'est là, malgré tout, qu'un échan- tillon bien insuffisant do cette poésie qui rappelait TUiade et où les héros figuraient, dit-on, avec leur grandeur et leur dignité.

A côté des Hymnes épiques, Stésichore avait composé d'autres œuvres. Une mention sommaire d'Athénéo nous apprend qu'il avait fait des péans, de ceux qui se chan- taient à table après le repas '; c'est tout ce que nous en savons. On lui a quelquefois atlribué aussi des épitha- lames ^ ou des fables ^, mais ces opinions ne reposent que sur des méprises avérées. Une question plus délicalCf au contraire, et plus intéressante, est soulevée par des témoignages très explicites sur certains sujets que Sté- sichore avait traités.

Élien, racontant quelque part l'histoire de Daphnis devenu aveugle en punition de son infidélité à la nymphe qui l'aimait, ajoute : « Celte aventure adonné naissance aux chants bucoliques, qui ont pour sujet la cécité do Daphnis; on dit que Stésichore dllimère fut le premier auteur do celte sorte de chants ^ » Faut-il conclure do

1. Fragm. 8.

2. Athénée, VI. p. 250, B.

3. Cf. Bergk, note sur lo fragm. 31.

4. Cf. Bergk, Poet, lyr. gr., p. 233 (4« éd.). — La fable du Cheval qai veut se vengjr du Cerf avait été racontée peut-être par Stési- chore aux habitants d'Iiimère, mais ne formait pas une œuvre lit- téraire distincte.

5. Êlien, tiiât. var., <X, 18 (tt); ToiauTY^c i&cXoicoib; dhcap^aoOac).

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