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334 CHAPITRE VI. — LYRISME CHORAL

snnte fleurit sur la vigne. Pour moivén toute saison*, Ëros mTe poursuit ; comnie une tempête de Thrace enflammée d'éclairs, il s'élance du sein de Kypris, chargé de brûlantes furears, et violent, implacable, il tient depuis Tenfance mon cœur asservie Ëros, de son œil noir, lance de nouveau un regard humide, et p.ir mille tromperies cherche à me jeter dans ' les filets inextricables de Kypris : mais je tremble à son approche; comme un coursier, jadis vainqueur aux luttes des charë, touchant enfin à la vieillesse, n'entre plus qu'à regret dansla carrière où rivalisent les rapides attelages K . .

  • 11 serait téméraire de prétendre caractériser avec pré-

cision, sur un si petit nombre de documents, le style et la versification dlbycos. Quelques traits cependant appa- raissent. .Les mètres sont visiblement . imités de Stési* chore : c*est le dactylo qui domine, associé parfois aux tro- chées et aux épitrites. Il en est de même du dialecte, qui est un dorien mitigé, semi-épique, avec un léger mélange peut-être d'éolismcs^ dus soit à l'imitation des Lesbiens, soit à L'origine on partie éolienne de Rhégium.' Le style est riche en épithètes; il a quelque chose de la noblesse de Stésichore, avec plus do vivacité lesbienne.

Entre tous les poètes lyriques de. la Grèce, Ibycos est un de ceux que le temps a le plus maltraités. Cela tient peut-être à l'inspiration un peu étroite do sa poésie, enfer- mée presque tout entière dans l'encomion amoureux, et, qui, après avoir eu là gloire d'inaugurer le genre, a eu le malheur d*y être surpassée par des génies plus variés et plus puissants, mieux servis aussi par les circons- tances.

��1. Fragm. i. Le texte des deux derniers vers est mal établi; je traduis le texte de Bergk. — Cf. Sappho. fragm. *42.

2. Fragm. 2.

3. 0aXéOoi(7<Vy fragm. 1; èy^ipyj^iv, fr» 7. •,....

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