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L YRIBICE GHOR AL ' 336

��•IV

��§ 1. SiMONIDB DB CÉOS.

. Avec Simonidc de Céos, nous arrivons à l'Age do per: Tection du lyrisme. Le fond et. la. forme, enrichis par toutes les tentatives précédentes, sont parvenus h leur plein développement. Une ode est un cadre où la pensée grecque, peu à peu mûrie, fait entrer à. la fois, d'une ma- nièrj9 harmonieuse, le mythe et la réalité, la fantaisie et la réflexion, l'éclat des images et le sérieux de la mo- rale. Le style se prête avec une parfaite docilité à rèxpres- sion brillante et précise de toutes, les idées. Le3 grandes réformes musicales sont accomplies, du moins pour un temps : on vit sur la tradition de Stésichore. Mais on ap- Jirend à en mieux user; on perfectionne chaque invention dans le détail; la strophe est maniée avec une maîtrise inconnue jusque-là; elle devient plus ample et plus ma^ gnifique. Simonide est un de ceux qui font le plus poui^ cçt achèvement du lyrisme choral. C'est un esprit admi- rablement doué, que les circonstances favorisent. Il excelle dans Télégie comme dans le lyrisn^e proprement dit. Il connaît tout, s'intéresse à tout : on lui attribuait rinvention de la mnémotechnie *, Tintroduction de let- tres nouvelles dans l'alphabet *. C'est un homme de sa- gesse pratique et de raison, un conseiller écouté des puissants. Il est à la fois le favori des princes et l'ami des républiques. Aux yeux de la génération suivante, il reste comme un de ces poètes de bon conseil qui ont vraiment su la vie et qui sont les maîtres agréables de l'humanité. Simonide naquit à Iulis, dans la petite Ile ionienne de Céos, toute voisine de l'Attique. Il était 61s de Léoprépès,

1. Quintilien, XI, 2^ 11 ; Marbre de Paros, 1. 70.

2. Suidas, y. £t(i(ov{8Y|c. «^

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