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SIMONIDE 341

le dévcloppomont de co genre nouveau. Vers la (in du vi® siècle^ il y eut en Grèce un accroissement do richesses qui amena non plus seulement les tyrans de Thessalie ou de Sicile, mais souvent aussi de simples particuliers opulents, à suivre l'exemple de ces fôtes lyriques bril- lantes inaugurées dans les générations précédentes par les Périandro et les Clisthène. Avec Tencomion propre- ment dit apparaissent Vépinicie ou ode triomphale, qui célèbre les victoires remportées dans les grands jeux publics de la Grèce, et le thrène, sorte d'ornison funèbre lyrique, rattachée par son nom au vieil usage populaire de pleurer les morts, mais dont la composition musicale et le caractère littéraire font bien plutôt songer à Tart savant de l'hymne élogieux qu'aux lamentations des pleu- reuses homériques. En réalité le thrène et Tépinicie no sont que des variétés de l'encomion proprement dit. Comme lui, ils furent cultivés par Simonide et portés par lui à la perfection.

Le premier trait de tous ces genres est cet emploi bril- lant du mythe qui, depuis Stésichore, est de règle dans le lyrisme d'apparat. Enchaîner la légende et la réalité, partir du fait présent qui est l'occasion du poème lyrique et remonter bien vite jusqu'à la région héroïque et divine où se meuvent dans leur éternelle jeunesse les belles images chères à la poésie, agrandir et prolonger, pour ainsi dire, l'humain par le divin, l'éphémère par co qui ne vieillit ni ne meurt jamais, c'est la loi do tout le ly- risme d'apparat, et en particulier de l'encomion. Cette loi est déjà appliquée par Simonide. Les fragments en sont la preuve, et l'anecdote légendaire de sa préservation par les Dioscures sufGrait à le démontrer. On coonait la légende : Simonide, dans une ode en l'honneur des Sco- pades, avait chanté les Dioscures, disait-on, plus que les. Scopades eux-mêmes. Ceux-ci, en conséquence, ne vou- lurent pas payer le poète : c'était aux Dioscures à s'ae-

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