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368 GHAPITJRB VII. — PINDARE

retrouve des rameaux à Sparte, à Théra, à Cyrènc. Gomme descendant des Égides, Pindare était donc, quoi- que Thébain, à demi Dorien. Cela fait mieux comprendre certains côtés de son esprit. Les Égides sont en outre des héros pieux : ils portent partout avec eux, dans leurs mi- grations légendaires, le culte d'Apollon Carnéon,dont ils sont en certains lieux les prêtres héréditaires. Peut-être sont-ils, à Thèbes, prêtres d*Âpollon Isménios et de Cy- bêle. On a parfois supposé que Pindare avait exercé, comme Égide, quelque sacerdoce de ce genre. Sa piété pour Zeus Âmmon est attestée. Â Delphes, dans le grand sanctuaire de TApollon Dorien, il jouissait d'honneurs exceptionnels, et ses descendants en jouirent après lui K Il avait, dit-on, élevé personnellement des édicules à Cybèle 2, à Apollon Boédromios, à Hermès Agorseos ^ Tous ces traits conviennent à merveille à un descendant des Égides. Il n'est pas difficile non plus d'imaginer quel esprit et quelles traditions, dans cette famille, durent entourer ses premières années.

Pindare s'adonna de bonne heure à l'art lyrique. No- tons en passant que les descendants des plus grandes familles, en Grèce, ne croyaient pas déroger pour deve- nir poètes lyriques. Les dieux eux-mêmes l'avaient averti de sa vocation par des miracles : des abeilles, un jour, étaient venues faire leur miel sur ses lèvres pendant qu'il dormait *. Toutes sortes de légendes, nées proba- blement soit de quelques vers de Pindare lui-même, soit de certaines expressions poétiques empruntées à des épi- grammes plus récentes, ont peu à peu fleuri autour de son nom.

La Béotie fournit à Pindare ses premiers maitres. On

1. Plutarque, Lenteurs de la Veng. divine, c. 13; Pausanias^ X, S4« 4.

2. Schol. Pyth. III, 137.

3. Pausanias, IX, 17, 1 ; Vie d'Ëuslatho»

4. Vie d'Eustatiie.

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