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BIOGRAPHIE 369

le disait élève du flûtiste Scopélinos ^ (la flûte était culti- vée à Thèbes avec un succès particulier *), puis des poé- tesses Corinne et Myrlo. Mais Thèbes ne fut pas sa seule école. Il vint aussi à Athènes, qui préludait alors par Téclat de ses dithyrambes au prochain épanouissement de sa gloire dramatique. Les récits des biographes le mettent en relation avec Lasos d'Hermioné, avec Apollo- dore, avec Agathocle, avec Simonide lui-même.

Le premier fait entièrement certain de la vie poétique do Pindare est la composition de la x® Pythique en 501. Il avait alors environ vingt ans. Si Ton songe que les jeux Pythiqucs étaient parmi le9 plus célèbres de la Grèce, et que le héros de cette ode appartenait à la puis- sante famille thessalienne des Aleuades, on sera tenté de croire que la naissance même de Pindare et ses relations avec Delphes avaient contribué pour une part à une no- toriété si précoce. Il est remarquable d'ailleurs que les plus anciennes odes de Pindare dont la date soit connue avec certitude sont toutes consacrées à des victoires pythiques ^ La gloire du poète a pris, pour ainsi dire, son essor à Delphes, et c'est de là que, de proche en proche, elle s'est répandue sur le reste du monde grec.

Pindare avait un peu moins de trente ans quand éclata la première guerre médique ; il en avait environ qua- rante au temps de la bataille de Salamine. On sait quel fut dans ces circonstances le rôle de Thèbes : entre tou- tes les villes grecques qui trahirent la cause nationale, Thèbes fut au premier rang. Que fit Pindare à cette épo- que ? Poète lyrique, c'est son art qui remplit sa vie; aucun indice ne fait supposer qu'il ait joué alors, soit comme

1. Pindaro lui -même était pourtant citliarôde, et non flûtiste.

2. Plutarque, Pélopidas, c. 19.

3. Cf. L. Schmidt, p. 79. — Dans le livre de L. Schmidt, chaque ode de Pindare est étudiée à son rang chronologique, autant qu'il est possible de l'établir.

Hitt. de U Litt. grtc^ac. ^ T, II. 24

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