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VERSIFICATION 40a

sèment constitués quant à la prosodie. Ce n'est pas tout encore. Entre le membre et la strophe, il y a plusieurs sortes de groupes intermédiaires parmi lesquels ils se distribuent suivant des lois longtemps oubliées, mais qui peu à peu sortent des ténèbres et que nous commen- çons à entrevoir. Le premier de ces groupes est ce que nous avons appelé ailleurs le vers lyrique^ bien plus sou- ple que le vers ordinaire, bien plus varié par son éten- due et sa composition ^ Tandis que le vers ordinaire comprend toujours deux membres, le vers lyrique, chez Pindare, en comprend de un à six ; tandis que le vers ordinaire - n'associe que des membres ou égaux ou de forme à peu près semblable, le vers lyrique en réunit de très inégaux et de très différents. A cause de cette diversité même, le vers lyrique, dans les manuscrits de Pindare, avait fini par se résoudre en ses membres constitutifs, dont l'unité métrique était plus visible, et par disparaître presque sans laisser de trace ^. C'est l'honneur de Bœckh de l'avoir retrouvé. M. J. H. Schmidt a essayé d'aller plus loin. Il a eu l'idée de compter les pieds rythmiques qui entraient dans chaque membre d'une strophe; il s'est alors aperçu que les nombres ainsi obtenus, qui mesuraient l'étendue de chaque membre, bien loin de se suivre au hasard, formaient des groupes symé- triques. Ce nouveau groupement, rendu visible sans doute par les mouvements de la danse, se superposait au groupement par vers, plus purement mélodique, et introduisait dans la strophe un second élément de régularité harmonieuse que les vers n'offraient pas encore \ Une longue strophe de Pindare , avec cette

1. Voir plus haut, p. 37. Cf. aussi Poésie de Pindare^ p. 54, n. 1.

2. Cf. Christ, Die metrische Veberlieferung der Pindarlschen Oden, dans les Ahhandlungen de T Académie de Munich, t. XI, 1868.

3. On peut contester quelques-unes des figures rythmiques de M. J. H. Schmidt, mais le principe même de sa théorie parait très soUde. Les strophes du lyrisme choral étaient dansées par uq ohœor. Peut-

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