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402 CHAPITRE VII. — PINDARE

assurément, mais ces préoccupations qui se mêlent par- fois au récit, qui le font dévier de la ligne droite, qui l'abrègent ou le coupent à Timprovisle, qui modifient surtout ses proportions naturelles ^

g 2. La versification.

La versiGcation de Pindare est aussi savante que son style.

Dans les odes triomphales, il n'y a que deux poèmes où apparaisse le rythme péonique ^ ; toutes deux ont un caractère religieux prononcé, et les péons s'y montrent sous la forme de crétiques. Mais dans les fragments de dithyrambes, on voit d*autres exemples de rythmes à cinq temps. A tout prendre, cependant, les formes rythmiques dont Pindare s*est le plus souvent servi sont la forme logaédique ou éolienne, et la forme dactylo- épitritique ou dorienne, Tune sans doute à trois temps, et l'autre à quatre ; lune plus vive, plus légère, l'autre plus grave et plus majestueuse; toutes deux, pourtant, maniées avec puissance et avec ampleur.

Nous ne connaissons pas assez la strophe de Simonide pour bien savoir en quoi la strophe de Pindare est ori- ginale. Parmi les strophes de Pindare, d'ailleurs, il y en a de plus ou moins courtes, de plus ou moins simples. Mais il y en a aussi de fort longues. Une grande strophe de Pindare forme un ensemble très compliqué. D'abord elle comprend un grand nombre de membres ou cola : elle en a souvent plus de dix et quelquefois plus de quinze. Puis les membres peuvent être assez diJTérents les uns des autres ; ils sont inégaux en étendue et diver-

1. Poésie de Pindare, p. 429-436.

2. Olymp, II ot Pyth. V. Encore a-t-on contesté dans cette der- nière la réalité de ces péons, où M. Christ voit des dipodies trochaî- ques catalectiqucs.

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