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406 CHAPITRE VII. — PINDARE

dernier jour des jeux, que le vainqueur célébrait son succès. Le soir venu, le vainqueur olympique^ avec un cortège d'amis, tous portant des couronnes, s'achemi- nait vers la colline sainte du Cronion et vers les autels des douze grands dieux en faisant entendre un chant d'action de grâces : ce chant était d'ordinaire le T7)vg>Xa xaXXivixe d'Archiloque ^

Souvent, ensuite un festin réunissait sous une tente, jusqu'à une heure avancée de la nuit, le vainqueur et ses compagnons. « Quand vint le soir, dit Pindare, l'ai- mable lumière de la lune à la face brillante éclaira le ciel, et tout le bois sacré retentissait du bruit des fêtes, des chants joyeux du cômos ^. » On ne pouvait guère composer pour ces festins des chants nouveaux : le loisir nécessaire manquait au poète, à moins que le séjour du vainqueur à Olympie ne se prolongeât durant quelque temps ^

C*cst surtout au retour du vainqueur dans sa patrie, et plus tard encore, que s'exécutaient les odes triom- phales.

L'entrée même du héros dans sa ville natale était une première occasion de chanter sa gloire. Celte entrée se faisait solennellement. Le vainqueur était sur un char. Ses parents et ses amis, à cheval ou sur des chars^ lui faisaient cortège. On se rendait au temple, où le vain- queur consacrait sa couronne K Quelques odes de Pindare ont été composées pour des marches de ce genre, très probablement ^ La plupart néanmoins sont évidemment destinées à des banquets. Tantôt le chœur s'arrêtait à la

\ . Cf. Oîymp. IX, début, ot les Scholies sur ce passage.

2. Olymp, X (XI), 90 et suiv.

3. La viii« Olympique parait avoir été composée à Olympie.

4. Schœmam, Griech. AUerlhumer, t. II, p. 64.

5. Par exemple la xiv« Olympique ot la n« Nôméenne, qui, for- mées de strophes semblables entre elles, sans ôpodes, paraissent con- veair mieux que d'autres au mouvement d'une troupe en marche.

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