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408 CHAPITRE VII. — PINDARB

digne de rassemblée la plus nombreuse et capable d'ins* pirer une poésie très brillante.

Le point de départ du poème, c'est la victoire rem- porlée par le héros, avec le corlège nécessaire des men- tions afférentes à cette victoire : le nom des dieux, la nature du combat; parfois, sMl s'agit d'une victoire équestre ou de celle d'un attelage, le nom du cheval ou celui du cocher ; presque toujours, si le vainqueur est un enfant, le nom do son maître ; enGn les divers détails qui se rattachent à la mention même de la victoire et qui sont nécessaires pour la caractériser. Sur tout cela, quel- ques mots rapides suffisent au poète, qui a hâte d ar- river à ridéal et au mythe.

Mais voici, dès les premiers mots qu'il prononce, son sujet qui s'étend et qui s'élève.

Quel est le théâtre des jeux? C'est Olympie, c'est Del- phes, c'est risthme de Poséidon, c'est Ncmée illustrée par Héraclès. Tous les plus grands noms de la mythologie et de répopée se présentent à la pensée du poète. A dé- faut de ceux-là, ce sont ceux des cités grecques où se donnent des jeux analogues, et ceux des divinités à qui ces fêtes sont consacrées. 11 faut faire l'éloge des jeux, rappeler leur fondation divine, dire quelqu'une des poétiques légendes qui se groupent autour de leur nom.

Puis, cette victoire même est un don de quelque divi- nité : c'est Zeus, c'est Poséidon, c'est Apollon qui choi- sissent le vainqueur parmi la foule des concurrents et qui font descendre sur son front la couronne glorieuse. Il faut les remercier.

Il faut également faire Téloge du vainqueur ; non scu- lement de sa victoire présente, mais de ses succès anté- rieurs parfois, de son bonheur, de sa richesse, de sa vertu en général. Avec le vainqueur, il importe de louer tous les siens : il faut glorifier sa race, sa cité natale, sur lesquelles rejaillit sa gloire récente, et qui l'éclairent

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