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Page:Croiset - Histoire de la littérature grecque, t2.djvu/421

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COMPOSITION 409

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à leur tour du reflet de leur propre illustration. Il faut rattacher Tindividu à son groupe naturel, et embarquer, selon la vive image de Pindare, 1 éloge personnel du héros sur le navire qui porte la gloire de sa race et de sa patrie ^ Les générations successives sont solidaires les unes des autres ; le vainqueur n'est qu'un rameau d'une tige florissante. Le poète lyrique qui, ayant à le célébrer, célèbre en même temps et les ancêtres de qui il tient sa vertu et la cité qui est fière de lui, ne fait que se conformer à la vraie nature des choses telle que tout le monde alors la concevait.

Les éloges appellent les conseils. L'âge des lyriques, ne l'oublions pas, est en même temps celui des gnomiques, des poètes sentencieux et réfléchis qui, ayant tourné leur regard sur la vie non pour la peindre uniquement, mais pour en raisonner, y ont trouvé des leçons que l'épopée négligeait et les ont condensées en maximes pleines de sens.

Rien d'ailleurs de plus varié que les circonstances au milieu desquelles le poète devait chanter. 11 arrivait sou- vent que la célébration d'une victoire agonistique coïn- cidait avec un anniversaire agréable ou glorieux, avec quelque autre fête. La vie publique de la cité aussi bien que la vie privée du vainqueur ofl'raient en abondance des coïncidences de tout genre au choix discret du poète.

Enfin, à côté de la personne du héros, à côté de toutes les circonstances qui modifient le caractère de son triomphe, il y a encore à tenir compte de la personne même du poète, dans la mesure du moins où il peut être intéressant pour ses auditeurs qu'il leur livre le secret do ses propres sentiments. Si Tode, par exemple, est composée pour un concours, il pourra exprimer son

��1. Tel est lo sons do la locution piudarique î'iSioc èv xoivb> ataXeic (Obfwp. XIII, C9).

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