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418 CHAPITRE VII. — PINDARE

do nouveaux éloges du vainqueur, accompagnés souvent de vœux et de conseils. Ce n'est là d'ailleurs qu'une es- quisse : on sait que les convenances lyriques imposent souvent au poète l'obligation d'effleurer d'autres idées que nous n'avons pas mentionnées dans les lignes pré- cédentes ; il va de soi que tous ces détails ont leur place ordinaire soit dans la première, soit dans la dernière partie, où Thabileté du poète n'a pas de peine à les grou- per autour des idées que nous venons de donner comme essentielles.

Quant au rapport de ces trois parties avec les triades, il est très clair ; chacune d'elles en remplit une ou (plu- sieurs suivant son importance relative et suivant la lon- gueur totale de l'ode. Habituellement c'est la partie my- thi(]ue qui est la plus étendue. Quelquefois, très rarement, il arrive que l'une ou l'autre de ces trois parties (surtout la dernière) se réduit à quelques vers, et se confond presque avec une des deux autres. Mais dans le plus grand nombre des odes le début comprend une triade, la partie centrale deux ou trois, et la conclusion une. La xi* Olympique, à AgésidamosdeLocres *, offre un exemple de ce dessin. Un poème ainsi composé, avec ce retour final du poète vers son point de départ, est comme un cercle fermé de toutes parts. Ce contour net et symétrique donne le sentiment de quelque chose d'achevé. Les idées ainsi disposées tiennent mieux ensemble. Elles forment un faisceau que l'art du poète a noué solidement, et que nulle digression, nul écart d'inspiration ne peut rompre tout à faits.

Le plan que nous venons d'étudier se retrouve, à peu d'exceptions près, dans toutes les odes de Pindare. Il

1. La XI* des éditions récentes» c'est-à-dire la x* des manuscrits,

2. C'est ce que nos Académiciens du xviii« siècle, les Fraguier et les Ghabanon, avaient parfaitement compris et signalé. Cf. Poésie de Pindare^ p. 364.

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