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COMPOSITION 417

gératioo, que» même à la limite de deux triades consécu- tives, la séparation entre les deux groupes poétiques correspondants n'est pas toujours absolument nette et tranchée; il peut arriver qu'une ou plusieurs des phrases qui commencent la seconde triade se rapportent au même groupe d*idées qui est développé dans la première. On sait qûe^ dans la versiGcation antique, le vers et la phrase ne concordent pas toujours dans leur développement : celle-ci enjambe souvent d'un vers sur Tautre. Il se pro- duit aussi, dans la succession des triades, une sorte d'enjambement non plus de la phrase, mais de la pensée, d'où résulte qu'il y a entre deux triades consécutives, au lieu d'une coupure, une véritable soudure poétique. Il n'en est pas moins vrai que, pour comprendre Pindare, il faut tenir le plus grand compte des triades et de la manière dont les idées s'y distribuent : c'est là un système de divisions peu nombreuses, très claires, très simples, nullement arbitraires, qui aide l'esprit à se gui- der au milieu des difficultés du texte et des détours de la pensée. Elles partagent naturellement une ode de Pin- dare en quatre ou cinq parties, rarement plus et rarement moins. Quelles pensées le poète met-il dans chacune de ces parties ? Suivant quel dessin se succèdent-elles ? C'est ce que nous avons maintenant à examiner.

Disons d'abord que, parmi les odes de Pindare, il y en a dont le dessin est plus simple, et d'autres au contraire qui sont construites sur un plan plus compliqué. Nous commencerons naturellement par les premières.

Le dessin de ces odes simples peut se ramener à un type ainsi construit : au début, la mention de la victoire remportée et l'indication plus ou moins rapide du sujet de l'ode, c'est-à-dire de l'aspect particulier sous lequel le poète envisage la gloire de son héros ; — ensuite, dans une partie centrale, le développement presque toujoura mythique de ce sujet ; — enfin, dans une dernière partie»,

HUt. de la Litt. grecque. — T. II. 27

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