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ORACLES 429

§ 1. Oracles des sanctuaires.

Nous n'avons pas à énumércr tous los sanctuaires do la Grèce où se rendaient des oracles * ; littérairement, il n'y en a qu'un dont le rôle soit notable : c'est celui do Delphes; ajoutons, si l'on veut, celui do Dodone, àcauso do sa vénérable antiquité.

Le sanctuaire de Dodone est déjà mentionné dans ry/f'adi^^etdans Y Odyssée^. Achille invoque, en faveur de Patrocle, « Zeus dodonéon, pélasgique», dont les prêtres, les Se>Xo{ « aux pieds non lavés », ce couchent sur la terre nuo » ; et Ulysse parle du chêne fatidique qui révèle la pensée de Zeus. Ce vieil oracle remontait aux Pélasgcs. Dans la période historique, malgré la rivalité dangereuse de Delphes, il conserva du crédit, et les Athéniens surtout semblent l'avoir tenu en haute estime. Mais nous n'avons plus qu'un très petit nombre de ses réponses. La Mi- dienne de Démosthène nous en a conservé deux *; elles sont en prose, assez insignifiantes, et se bornent à pres- crire des sacrifices : elles sont d'ailleurs contemporaines de l'orateur altiquc. Chez Pausanias, on en trouve deux, en vers, et qui passaient pour fort anciennes : Tune était, disait-on, le plus ancien oracle rendu par une pré«  tresse^; l'autre passait pour bien antérieure à Codros^.

1. Cf. Bouché-Leclercq, Ilisloire de la Divination dans VAnliquité, t. II, p. 228, n. 1. — Pour plus de détails sur les oracles dont il va être question, j'indique une fois pour toutes cet excellent ouvrage, qui est vraiment classique sur la matière.

2. lUade, XVI. 233-233.

3. Odyssée, XIV, 327-328 ; XIX 293-297. Cf. Hésiode, cité par le Bcholiasto de Sophocle, Trachin., 1169.

4. Midienne, 53.

5. Pausanias, X, 12, 10 :

Ztrjç T)v, 2jtùc ÏTCiy Zeù; ï^atxan' & iieyecXs ZcO, Fa xapTcoù; àvîei, 8tb «Xi^Cste \uixip9. Taiav.

6. Pausanias, VII, 25, 1.

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