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DELPHES 435

pollon K Un certain Glaucos avait demandé au dieu s'il pouvait retenir un dépôt en jurant qu'il ne l'avait pas reçu. Le dieu lui répondit :

Glaucos, fils d*Épikydés, triompher par un serinent et gar- der le dépôt vaut mieux pour aujourd'hui. Jure donc, puisque aussi bien la mort attend celui même qui ne se parjure pas. Mais le Serment a un fils, sans nom, sans maius, sans pieds; et celui-ci vole rapide jusqu'à ce que, saisissant la race et la maison du parjure, il l'anéantisse. Quant à Thomme à la pa- role loyale, sa postérité fieurit après lui.

Glaucos, ajoute Hérodote, rendit le dépôt; mais le dieu punit la simple pensée du crime comme si elle eût été suivie d'effet. Ce jour-là, le dieu avait pensé et parlé comme Solon et comme Tiiéognis.

§ 2. Les sibylles et les chresmolooues.

Les sanctuaires n'avaient pas seuls le privilège de transmettre aux hommes les oracles des dieux. On recon- naissait la même puissance à deux sortes de personnes inspirées, les sibylles et les chresmologues.

Le nom de Sibylle (dont l'étymologie est douteuse) parait avoir signifié simplement une prophétesse ^. On a quelquefois appelé la Pythie elle-même une «sibylle'». Mais, d'ordinaire, ce mot désigne des prophétcsses légen- daires qui n'étaient censées relever d'aucun temple. La plus ancienne que reconnût la tradition ^ s'appelait Héro-

1. Hérodote. VI, 86.

2. Bergk [Gnech. Lit,, t. I, p. 342, n. 90) le rattache à une forme éolienne de (Toqpoc qui serait (tj^o; (d'où aussi le nom de JI'htj^oq), Voir dans Bouché-Leclercq, t. II, p. 159, n. 1, un résumé des nom- breuses étymologies proposées.

3. Heraclite (dans Plutarque, Sur V oracle de la Pythie, c. 6). Bien que Tassimilation ne soit pas formellement exprimée, elle semble à peu près certaine, selon le remarque de Bergk.

4. Pausanias, X, 12, 1.

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