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438 CHAPITRE VIII. — ORACLES ET MYSTÈRES

double prouve de la place considérable qu'il occupait dans la pensée des Athéniens du v^ siècle K La tradition le faisait naître en différentes parties de la Grèce, tantôt on Béotic, tantôt en Ârcadie, tantôt en Attique; on finit par supposer qu'il y avait eu plusieurs Bakis. Les plus fameux de ces oracles, ceux que cite Hérodote et qui lui valurent tant de crédit à Athènes^ étaient relatifs aux guerres médiques; comme ses prédictions sont très pré- cises en effet, il est clair qu'elles ont été faites après Tévénement; cela en indique la date; mais il est probable qu*il était déjà connu par d'autres oracles au siècle pré- cédent. Le style de ces vers est un bon pastiche de celui des élégiaques et de Toracle de Delphes ^.

Hérodote mentionne encore divers chresmologues, — Amphilytos, Lysistratos, — qui paraissent avoir été des personnages historiques. Il met Amphilytos en relations avec Pisistrate et rapporte un de ses oracles ^ On peut seulement se demander si ce personnage, qui converse avec le rusé tyran dans le plein jour de l'histoire, est un véritable inspiré, un homme qui prophétise en son propre nom, ou s'il ne serait pas plutôt un de ces collecteurs d'oracles qui interprétaient les vers des vieux chresmo- logues et qui furent si nombreux à Athènes de tout temps.

Le même doute ne s'applique pas à Épiménide, person- nage incontestablement réel (malgré les légendes qui

��1. Les oracles de Bakis ont été réunis par Alexandre, Excursus ad sibyllinai p. 134-136. Voir, dans l'ancien recueil des mémoires de TA- cadémie des Inscriptions et Belles-Lettres, t. XXIII, p. 187-212, un in- téressant travail de Fréret intitulé : Observations sur ies recueils de prédictions qui portaient le nom de Musée, de Bacis et de la Siftylle.

2. Cf. Surtout Hérodote, VIII, 77 :

Aia AixT) (fffifjfjti K6pov, "Vêpto; vl6v, Ssivbv pLai(«>caovTa, etc.

3. 1, 62.

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