Page:Croiset - Histoire de la littérature grecque, t2.djvu/452

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du moins au thaumaturge), un Traité sur les sacrifices. Quelques-uns de ces ouvrages étaient probablement fort récents, et postérieurs même à Platon. La Théogonie peut avoir été authentique; Épiménide y racontait lorigine des choses en faisant sortir le monde d’un œuf, engendré lui-même par divers éléments dont les plus anciens étaient l’air et la nuit, puis le Tartare \ Il est difOcile d’apprécier soit la valeur exacte, soit la source vraie de ces conceptions. Ce qui est sûr, c’est qu’on avait sous le nom d'Épiménide, dès le vi® siècle, un recueil d’oracles (XpYi<T(iLo{) et un recueil de chants purificatoires (KaOapjto?), car c’est seulement à cette condition qu’on peut s’expliquer la formation des légendes relatives à sa personne. Ce qui nous reste de tout cela est fort peu de chose et ne mérite guère une étude littéraire*. Notons seulement, d’après Aristote’, que les « oracles » d’Épiménide s’appliquaient moins à l’avenir qu’à la découverte, dans le passé, de certaines fautes restées inconnues, et en particulier sans doute de certaines fautes qu’il était nécessaire d’expier pour en effacer les conséquences. Ces « oracles » étaient donc en relation étroite avec les « purifications » qu’ordonnait le prophète et avec les chants destinés à ces cérémonies expiatoires. Notons aussi l’apparition de ce genre nouveau, les Katarmoi, qui répond à toute une transformation des idées morales et religieuses, et qui nous achemine à la seconde partie de notre sujet, l’étude des mystères.


II


Les mystères sont, d’après l’étymologie, des cultes du

1. Damascius, De principiis, c. 12i, p. 383, Kopp.

2. Voir Kinkel, Epicorum grœcorum ft-agnienta, 1. 1, p. 230-238 (Biblioth. Teubner).

3. Rhétorique, III, 17 (p. 1418, A, 21. Bekker).