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Page:Croiset - Histoire de la littérature grecque, t2.djvu/453

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ORIGINE DES MYSTÈRES 441

silence \ des cultes secrets, où ne sont admis que des initiés tenus de ne pas les révéler aux profanes. Toutes les religions anciennes ont eu leurs mystères. En Grèce, il y en eut de nature et d'origine très diverses. Mais trois de ces cultes surtout y prirent une importance considé- rable : ce sont les mystères des Cabires, qui s'accomplis- saient à Samothrace, ceux de Dionysos Zagreus, célébrés par les Orphiques, et ceux d'Eleusis, en l'honneur de Déméter, de Perséphone et d'Iacchos. Les mystères des Cabires, qui sont peut-être les plus anciens de tous, n'ont laissé dans l'histoire littéraire aucune trace nota- ble; nous n'avons donc pas à nous en occuper. En revanche le Pythagorismc, très différent des mystères par son origine, a fini par s*en rapprocher pratiquement et par s'amalgamer même avec TOrphisme, auquel il a donné un surcroît de vie : il y aura donc à l'envisager sous cet aspect.

L'époque à laquelle remonte l'apparition des mystères en Grèce est fort incertaine. Elle est probablement d'ail- leurs très différente pour les différents cultes. D'après la tradition, les mystères des Cabires étaient un legs de l'âge Pélasgique ^ Quant au culte de Dionysos Zagreus, il remontait à Orphée, disait-on, et les mystères d'É- leusis avaient été fondés par Démêler elle-même. Il est possible que ces mystères fussent très anciens, mais ni Homère ni Hésiode n'en parlent. Le premier témoignage sur les mystères d'Eleusis est dans l'hymne homérique

1. De (jiuw, fermer (la bouche). — Sur les mystères, on peut voir, outre Touvrage classique de Lobeck, Agtaophamus, le récent travail d'Otto Gruppe, Die Gricch. Culte und Mythen, etc. (cité plus haut, p. 437), dont le premier volume seul a paru (Leipzig^, 1887) ; ou, plus simplement, Zeller, Philosophie des Grecs, 1. 1, p. 56 (trad. Boutroux), et Decharme, 3f//Mo/o<//e, p. 389 et suiv., où l'on trouvera d'excellents résumés de ce qu'on sait sur la question des mystères et des référen- ces aux ouvrages antérieurs.

2. Hérodote, II, 51.

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