attribuait en bloc tous les écrits dits orphiques S des critiques plus érudits ou plus précis distinguaient d’autres personnages auxquels ils donnaient une certaine part soit dans la rédaction, soit dans la publication des ouvrages généralement attribués à Orphée. Un mot seu- lement sur ces collaborateurs do l’Orphisme.
Le plus connu est Onomacrite d’Athènes. On sait qu’il fut le principal auteur de la rédaction des poèmes homériques ordonnée par Pisislrate ^ Au temps d’Hipparque, il fut chargé d’opérer un travail analogue sur les œuvres attribuées à Musée. ITérodote raconte comment T^sos d’ITermioné le surprit à introduire un oracle apocryphe parmi ceux qu’on prêtait à Tantique chresmologue et comment cette découverte le fit exiler d’Athènes. Il se réfugia en conséquence à la cour du roi de Perse. Un peu plus tard, il y retrouva les Pisisiralides, chassés à leur tour d^Atliènes, se réconcilia avec eux, et, à leur instigation, continua son métier de chresmologue peu scrupuleux en mettant sous les yeux du Grand-Roi des prophéties qui devaient le décider à jeter un pont sur la mer pour envahir la Grèce : quant aux prophéties défavorables, il les passait sous silence ’. On ne sait quand il mourut.
Onomacrite se livra sans doute, sur les poésies orphiques, à un travail de collection et d’arrangement analogue à celui qu’il avait fait pour Homère et pour Musée. On le considérait parfois dans l’antiquité comme l’auteur de plusieurs poèmes du recueil ; on lui attribuait notamment les Oracles et les Initiations ^. Il semble aussi résulter d’un passage de Pausanias qu’on le regardait
i. C’est ainsi que Thucydide attribue à Homère tous les écrits homériques, et notamment l'Hymne à Apollon.
2. Cf. t. I, p. 418.
3. Hérodote, VII, 6.
4. Suidas, v. ’Op^eûc.