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464 CHAPITRE VIII. — ORACLES ET MYSTÈRES

étaient respectivement attribués aux Pythagoriciens Eercops, Hérodicos de Périnthe, Brontinos de Métaponte. Bien que ces attributions (qui viennent probablement de Ter udit alexandrin Épigénès^) soient douteuses, elles permettent d'entrevoir que les poèmes en question, par certaines de leurs idées, trahissaient des influences ita- liotes et par conséquent une origine un peu plus récente que d'autres œuvres. Ajoutons que les Discours sacrés, qui paraissent avoir été le plus considérable des ouvra- ges orphiques et comme le manuel théologique de la secte dans les temps postérieurs, furent particulièrement en faveur auprès des néo-platoniciens, qui nous on font connaître assez exactement les grandes lignes. Nous ne nous attarderons pas à les retracer ; nous laisserons de côté les mythes de Phanès, d'Éros et d'Éricapée. Outre que la date de ces inventions est plus que douteuse, cela ne regarde vraiment que rhistoirc des systèmes philo- sophiques, et non celle de la littérature ^.

Rappelons enfin ici le nom de Phérécyde de Syros, auteur d'une Théogonie en prose qui était évidemment, pour le fond, en relation étroite avec TOrphisme '. Phé- récyde vivait probablement dans la première moitié du VI® siècle *. Son nom doit avoir place dans une énuméra- tion même incomplète des plus vieux écrivains orphi- ques ' ; mais comme, à nos yeux, c*est surtout à titre de prosateur qu'il mérite attention, nous aurons occa- sion de le mentionner de nouveau dans le chapitre sui- vant.

1. Lobeck, Aglaophamust p. 339-340.

2. Cf. Zeller, t. I» p. 90-99 (trad. Boulroux).

3. Zeller, ibid,, p. 82-88. Le titre exact de Touvrage de Phérécyde parait avoir été *EirTd(iuxo; (Suidas). Cf. plus bas, p. 469.

4. Diogène Tierce (I, 121) le fait vivre dans la 59" Olympiade (545- 541); Suidas, v. 4>epexu8T)ç, sous le règne d'Alyatte (vers 560); Cicé- ron {Tuscul. I, 16), sous Servius Tullius (578-r;3i).

5. Suidas rapporte une tradition d'après laquelle Phérécyde aurait été le maître de Pythagore et le di»ciplc des Phéniciens.

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