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Page:Croiset - Histoire de la littérature grecque, t2.djvu/482

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adjectif composé, obscur et un peu bizarre, qui ne fait guère songer au langage de la prose : il s’appelle *E7rra- [i,u*/o; (quelque chose comme L antre aux sept replis). En voici la première phrase, d’après Diogène Laërce ^ : Zr,; [JL£V xat Xpovo; £«7av oEet xal XOovt-/i* XOovtvi Se oîîvofxa l’^i^iz^^ F/i, è-ciSï) a’jT/i Zt;; yepa; StSot. Phérccyde, il est vrai, était un mystique. Mais quelques traces de ce style subsistent encore cent ans plus tard et jusque dans Anaxagore, bien qu’il y ait dans l’ensemble un progrès marqué. Des tentatives fort incertaines dans leurs résultats, voilà donc le résumé de toute cette période. C’est le ta- bleau de ces tentatives que nous avons à retracer à la fois dans l’histoire et dans la philosophie.

Laquelle de ces deux branchées de la littérature doit avoir la priorité? S’il fallait se décider uniquement d’après les dates, la question serait difGcile à résoudre. Les anciens ne savaient déjà plus quel était le premier en date des prosateurs grecs. Était-ce l’historien Cadmos de Milet ? Ou Phérécyde de Syros, qu’on rangeait parmi les philosophes, bien qu’il ne fut en réalité ni philosophe ni historien, mais plutôt mystique? Il ne semble pas, à vrai dire, que les titres de Phérécyde de Syros soient bien solides. Dans l’incertitude des témoignages relatifs aux dates, on ne peut se régler que sur des conjectures; mais pourquoi un théologien mystique, dont la pensée restait au fond toute poétique, eût-il écrit en prose, s’il n’avait eu déjà sous les yeux d’autres écrits de ce genre pour lui frayer la voie? C’est donc Cadmos de Milet qui dut avoir cet honneur, à moins que ce ne soit un véritable philosophe, Anaximandre. par exemple, ou quelque inconnu. Peu importe d’ailleurs. Nous commencerons par

i. Diogéne Laërce, I, 119. J’adopte les diverses corrections proposées pour ce passage par M. 11. Weil [Revue de Philologie, 187S, p. 85).