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Page:Croiset - Histoire de la littérature grecque, t2.djvu/50

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38 CHAPITRE !•'. — ORIGINES DU LYRISME

Ajoutons seulement, pour en finir avec ces indications tecliniques, que les strophes à leur tour pouvaient se grouper de diverses façons. Tantôt une série de strophes toutes semblables se suivaient et formaient ainsi comme un « système » de strophes ; tantôt des slroplies différentes s'entremêlaient suivant des combinaisons variables : la plus simple de ces combinaisons, la plus répandue, et la plus belle peut-être, est celle dont on attribue Tinvention à Stésichore, et qui consiste à former les strophes en groupes de trois, dont les deux premières sont semblables entre elles tandis que la troisième est différente.

S 2.

Nous pouvons maintenant revenir à la question posée plus haut, et essayer d'y répondre brièvement. Est-ce dans la musique, est-ce dans la poésie que réside surtout la différence entre le lyrisme primitif et le lyrisme savant des âges classiques ?

Si Ton compare les rythmes et les mètres de Pindare, si riches, si variés, avec ce que pouvaient être ceux des chants lyriques antérieurs à Terpandre, la différence est immense. Les chants populaires, en tous pays, ont l'ha- leine courte ; ils s'en tiennent à des combinaisons métri- ques simples, un peu monotones : de petits vers, presque tous semblables, s'enchaînent les uns aux autres; de temps en temps, une modification légère du mètre, cor- respondant à un changement dans la mélodie, marque la fin de la strophe. Bien que nous n'ayons rien gardé du lyrisme primitif grec, on ne peut douter qu'il ne pré- sentât les mêmes caractères. Les progrès de la mé-

irique grecque et latine, 2« édition, 1888), ot F. Plossis [Métrique grec- que et latine, 1880). Les Essais di* métrique grecque de M. Oiaignet (Paris, 1887) sont un ouvrage savant, dont on acceptera difficilement la méthode et la doctrine.

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