Page:Croiset - Histoire de la littérature grecque, t2.djvu/503

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en Crète *. Tout cela signifie que la discipline pythagoricienne avait un caractère dorien très prononcé; on comprend qu’elle ait surtout fleuri dans des cités d’origine et de civilisation doricnnes. Les membres de la secte se soumettaient h des règles rigoureuses ^ : chaque heure du jour avait son emploi déterminé; les repas se prenaient en commun ; on pratiquait certaines abstinences; des examens de conscience fréquents étaient prescrits ; c était une sorte de vie conventuelle, soumise à des rè- gles immuables. Des maximes împératives, véritables « commandements » de cette petite Eglise, marquaient h chacun son devoir; aOro; 6<pa, « le maître Ta dit », était une formule qui coupait court à toute discussion ^

Si le Pythagorisme n’avait été que cela, il mériterait une place dans Thislpire des mœurs plutôt que dans celle de la philosophie et de la littérature; mais il avait aussi une partie spéculative et théorique.

Le fondement du système, c’est que l’essence de tou- tes choses est le nombre. Rompant avec Técole ionienne, qui cherchait un principe physique, il imagine un prin- cipe mathématique. Il confond l’abstrait et le concret. Il no voit pas que le nombre est une abstraction ; il en fait une substance et une cause active. Illusion bizarre aux

��1. Dioj?ène Laôrce, VIÎl, 3.

i. Cf. Zeller, t. I. p. 310 ot suiv.

3. Le polit poème qu’on appelle les Verf; dorés (xp’-xxa é’^ïrin) ^t qui est rmsscmont attribué à Pythagore lui-niônie, peut donner une idée lie ces préceptes. C’est un cours de morale pratique on 71 vers. On ne sait qui en est l’auteur. Plusieurs formes suspectes (èloixivaç pour è^axsffâjxsvo;, v. GG ; âîroXsî-^a; pour dTcoXtuwv, v. 70) semblent indi- quer une rédaction d’époque assez basso; mais le fond peut en être plus ancien. Quoi qu’il en soit, ce poème jouit dans l'école pythagoricienne d’une grande réputation, et nous avons encore un long commentaire d’Hiôroclés {v« siècle ap. J.-C.) sur ces sentences. Les Vers (tores (ainsi nommés on raison du grand prix qu’on y attachait) ont été publiés dans los Frmjmenla philosophorum grœcorum df^Mul lach (Didot), t. I, p. 193.1^9.