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5iG CHAPITRE IX. — PHILOSOPHIE ET HISTOIRE

traits, la Description de la Tore à laquelle se référait Etienne de Byzance, et que Strabon, après Ératosthène, avait eue sous les yeux. Dans quelle mesure rouvrage était-il authentique?

Suivant Athénée, le grand bibliothécaire alexandrin Callimaque considérait comme apocryphe la description de TAsie, c'est-à-dire le second livre *. C'est évidemment d'après son autorité qu'Arrien, citant un mot d'Hécatée sur le Nil, ajoute : « Si la description de TÉgypte est réellement d'Hécatée^. m De là, parmi les savants moder- nes, diverses opinions. Les uns rejettent tout Touvrage'. D'autres ne rejettent que le second livre, sur l'Asie et l'Egypte ^. D'autres enfin, ne voulant pas être plus scep- tiques qu'Ératosthène et Strabon, bons juges du fond des choses, ou que Denys d'Halicarnasse et Hermogène, bons juges du style et plutôt hypercritiques, tiennent pour l'authenticité. A priori, l'opinion des sceptiques n'a rien d'invraisemblable : on sait avec quelle liberté des ou- vrages relativement récents ont été mis parfois sous l'autorité de noms anciens. Il y eut d'ailleurs plusieurs Hécatée, et notamment un certain Hécatée d'Abdère, con- temporain d'Alexandre et de Ptolémée, qui écrivit sur la géographie; on peut être tenté d'attribuer à celui-ci la description de l'Egypte mise sous le nom de son grand homonyme. Mais ce ne sont là que des hypothèses. Le nœud de la question est dans les passages où Hérodote et Hécatée se rencontrent. Si Ton peut prouver que c'est Hérodote qui a été l'imitateur, le problème est résolu; il en résulte en effet que la Description de la Terre^ où Porphyre et Arrien lisaient ces passages, n'était pas l'œu- vre d'un faussaire de basse époque. Or la preuve de ce

1. Athénée, II, p. 70, B : KaXX{|iaxo; toLp Nyi^icutou avto eivaYpdi^i.

2. Arrien, Anabase, \, 6, 5.

3. Cobet, loc, ciL

4. Situ, t. I, p. 348.

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