Page:Croiset - Histoire de la littérature grecque, t2.djvu/575

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

carnasse *, ville d’origine carienne, mais colonisée ensuite par les Doriens, et surtout profondément pénétrée par la civilisation supérieure des grandes cités ioniennes du voisinage. Hérodote se dit de race dorienne et paraît tenir à cette qualité -. Il n’en est pas moins vrai qu’Halicarnasse, après avoir fait partie de l'Hexapole dorienne, avait fini par s’en détacher \ sans doute sous l'influence grandissante de l'esprit ionien. Le dialecte qu’on parlait à Halicarnasse au milieu du v° siècle était entièrement ionien, comme le prouve une inscription récemment découverte*, et Hérodote lui-même, par l’esprit et le caractère comme par le langage, est aussi complètement ionien que s’il était né à Ephèse ou à Milet.

Sa famille était noble et riche ^ Elle était en outre intelligente et lettrée. Parmi les proches parents d’Hérodote se trouvait le célèbre poète épique Panyasis, qui fit revivre, selon l’expression de Suidas, l’épopée alors éteinte ^ Panyasis avait fait plusieurs poèmes qui eurent une grande réputation, notamment une Héracléide et des Migrations ioniennes. Cette Héracléide était évidemment un de ces poèmes biographiques qui, suivant Âristote, manquaient d’unité ^ : c’était de l’histoire en vers, comme

Desrousseaux, Notice, courte, mais très judicieuse, en tête de son édition des Morceaux choisis d’ Hérodote ^ précédemment publiés par E. Tournier.

1. Hérodote I, 1, et VIT, 99.

2. Probablement à cause du mauvais renom que les Ioniens d’Asie-Mineure avaient dans la Grèce continentale au moment où Hérodote écrivait ce passage.

3. Hérodote. I, 144.

4. En 1863, par M. Newton. Cf. Roehl, Inscr. gr. antiquiss,, n» 500. M. Théod. Reinach en a reproduit le texte, avec le fac-similé de Roehl, dans la Revue des Études grecques, 1888, p. 30, où il a fait de ce monument une très ingénieuse étude.

5 Tωv iKiçavwv, dit Suidas (v. *Hp68oTo;). Son père s’appelait Lyxès et sa mère Dryo.

6. Suidas, y. IIavva<7ic.

7. Poét. c. 8.