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BÉDAGTION DE SON OUVRAGE 573

S*agit-il, dans sa pensée, d*un épisode destiné à entrer, comme les « récits libyques * », dans sa grande histoire, et qui aurait pu s'intercaler, par exemple, au troisième livre, à propos de la prise de Babylone par Darius ; ou bien s'agit-il d'un ouvrage distinct? Ce qui peut d'abord incliner l'esprit vers la seconde hypothèse, c'est qu'Aris- tote fait allusion quelque part à un détail rapporté dans les « récits assyriens ' » : Aristoto ne donne pas le titre de l'ouvrage, il est vrai, mais il parle expressément du récit d'Hérodote relatif au siège de Ninivo; or, c'est jus- tement à propos de ce siège qu'Hérodote lui-même ren- voie pour la première fois à ses « récits assyriens » ; la coïncidence est frappante. Aristote avait donc encore ces « récits » sous les yeux; comme ils ne Ggurent pas dans la grande Histoire, il faut bien admettre qu'ils furent pu- bliés séparément. Mais il reste à se demander si Héro- dote, après les avoir écrits comme un ouvrage distinct, n'avait pas l'intention de les faire entrer plus tard, lors d'une révision définitive, dans le corps même de son histoire générale; ils n'y auraient formé qu'un épisode de plus, à côté des récits libyques, des récits sur la Scythie et de tant d'autres. Cette hypothèse est rendue presque certaine par la manière dont s'exprime Hérodote : il parle deux fois des « récits assyriens » en se servant du futur. Il a donc en vue non pas tant un ouvrage déjà pu- blié que la forme nouvelle sous laquelle il compte l'uti- liser dans son histoire. Ce problème particulier nous amène naturellement h

i. C'est ainsi qu*Hôrodote lui-même (II, 161) désigne les récits destinés à former une partie de son iv® livre.

2. Hist. des Anim., VIII, 18 (p. 601, A, 31, Bekker) : Ta jxlv ouv YOipi']/wvu'/a.., aTiota 7câ(i7iav i<TTÎ ' àXX* *Ilp6SoTo; r,Yv6ei toOto ' 7teiiotr|xe Tfàp TÔv T^; {tavTeîa; npisSpov àeTov èv ttj 8nriYT^<iei t^ irepl tt|V uoXiopxfav TTjv N(vou itîvovta. La variante *II<i(oSo; (au lieu de *IIp6ôoTo;) est êans importance. Quant à la conjecture de Bergk, *IIp6S(i>pot;, elle est tout à fait arbitraire.

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