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Page:Croiset - Histoire de la littérature grecque, t2.djvu/600

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588 CHAPITRE X. — HÉRODOTE

cédés de conlrôle et d'éducation. Il est donc impossible qu'Hérodote ne se soit pas trompé souvent, surtout si Ton songe qu'il écrivait ses souvenirs une fois de re- tour, sur des notes à coup sûr insuffisantes, et sans moyens de vérification. Mais il a souvent bien vu, et rien do plus net, de plus frappant, de plus juste quant aux grandes lignes, que certaines de ses descriptions.

Voici quelques exemples d erreurs. Il dit avoir vu des peintures représentant le phénix, et il ajoute que, pour la taille et la figure, cet oiseau ressemble à un aigle ^ Or il n'en est rien : le phénix des peintures égyptien- nes, dit M. Sayce, ressemble plutôt à un héron. Gela ne prouve pas qu'Hérodote ait menti, mais cela prouve qu'il a dû confondre l'imago du phénix avea quelque autre, peut être avec celle de cet aigle qui, dans les hiérogly- phes, représente le son A. Ailleurs, il a mal vu. Par exemple, dans sa description des roches sculptées de la passe de Karabel- (à trente kilomètres de Smyrne, en lonie), il met l'arc des guerriers dans leur main gauche et leur lance à droite, tandis que c'est le contraire qui est vrai. Il se trompe aussi dans l'évaluation de leur taille. M. Sayce ne manque pas de relever ces erreurs, mais, chose curieuse, il en commet lui-même une as- sez plaisante, car il dit que la taille des guerriers est double de celle qu'indique Hérodote, tandis qu'elle est réellement à peine plus grande ^ Ajoutons que les sculp- tures sont à plus de quarante mètres au-dessus du sen- tier, ce qui rend les erreurs excusables. On pourrait multiplier les exemples de cette sorte indéfiniment : il y en a une foule dans Hérodote. C'était inévitable, et ce

��4. II, 73.

2. Il, 40G.

3. Voir les chiffres de Kiepert dans Vllémdole de Stein (note sur ce passage).

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