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RÉSULTATS OBTENUS 601

malheur, il so borna à Tadmircr à dislance; on lui fit, en courant, lecture do force noms barbares, et on lui ap- prit, à titre do curiosité, qu*il y avait, au cours de cette longue procession royale, une femme et dix-huit Éthio- piens *. Aussi bien ne devons-nous pas trop regretter qu*ilen ait élo ainsi... Les monuments nous disent, ou nous diront un jour, ce que flrent les Khéops, les Ramsès, les Thoutmôs du monde réel : Hérodote nous apprend ce qu'on disait d'eux dans les rues de Memphis. » De même les monuments cunéiformes nous diront ce que firent les rois d'Assyrie; chez Hérodote, nous apprenons simple- ment ce qu'on disait d'eux dans les rues de Babylone.

En ce qui touche l'Orient plus moderne, la part de vé- rité est évidemment plus grande. L'histoire de Cyrus et de Crésus, celle de Darius et de Xcrxès, surtout dans les parties de cette histoire qui se mêlent à celle de la Grèce, étaient plus faciles à bien connaître. Le souvenir on était resté plus vivant; les légendes avaient moins déformé la réalité, et l'on peut s'en fier davantage h, Hérodote ; à la condition pourtant de ne pas oublier que, dans les siècles étrangers à la science, les légendes naissent pres- que en même temps que les faits auxquels elles se ra]i- portent, et qu'Hérodote, d'autre part, hellmise toujours un peu les hommes et les choses dont il parle. Chez lui, l'histoire de Cyrus est en partie fabuleuse; Crésus res- semble souvent à quelqu'un des Sept Sages de la Grèce; Darius et Xorxès, avec des parties qui sont bien orienta- les, en ont d'autres qui sont toutes grecques et tout ioniennes.

Les mêmes observations s'appliquent dans une certaine mesure à la manière dont Hérodote retrace les choses grecques. Pour les périodes anciennes, ce n'est pas, comme pour l'Orient, l'impossibilité de comprendre les

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