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66 CHAPITRE II. — NOME ANCIEN

se (it-il sentir à Lesbos et, par Losbos, au reste de la Grèce? c'est ce que nous avons maintenant à chercher.

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��Lesbos devait avoir, dès le début du viu* siècle, une longue tradition de chants populaires et une culture mu- sicale et littéraire relativement avancée : c'est ce que prouverait, à défaut de la légende d'Orphée, la fécondité lyrique de la grande île éolienne pendant la un du viu^ siècle et tout le vu*; il y avait là des germes qui ne demandaient qu*à éclore. C'est l'Asie qui en provoqua Téclosion. Toute voisine de la côte orientale de la mer Egée, Lusbos devait être, après l'Ionie asiatique, la pre- mière partie du monde grec à recevoir les enseignements de la Phrygie et de la Lydie. Elle apprit en effet beau* coup de ces Orientaux, mais sans aliéner son indépen- dance. Elle resta bien plus strictement grecque que l'Io- nie ; elle n'éprouva aucune tentation de barbariser. Les Ëoliens de Lesbos, comme ceux de la côte d'Asie, étaient un peuple rustique, simple, très fier et très passionné, fort différent des Ioniens déjà un peu cosmopolites et dont la souplesse intellectuelle était merveilleusement hospi- talière aux nouveautés. Les Lesbiens n'admirent en fait de nouveautés que ce qui cadrait avec leurs habitudes et avec leurs goûts. Ils ne semblent pas avoir jamais fait grand accueil à la ilùte : le témoignage du marbre de Paros, qui fait de Terpaudre un flûtiste en même temps qu'un citharède, est tout à fait isolé et suspect ^ Mais ils adoptèrent la pectis^ qui finit par devenir comme leur instrument national; ils perfectionnèrent la cithare; ils

��1. Marbre de Paros, 49. SitU suppose que Terpandre a pu associer parfois la flûte à la cithare, comme firent les grands poètes du ly- risme choral.

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