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TEHPANDRE 67

mirent en uisage et en circulation de nouveaux modes musicaux; ils apprirent à tirer des anciens modes des effets plus puissants ; bref, ils enrichirent la musique nationale sans lui faire perdre ses traits essentiels. Le nom qui personniGa cette révolution fut celui de Terpan- dre. Nul doute que la légende n*ait encore ici sa place et que le Terpandre de la tradition ne soit en partie imagi* naire. Il l'est cependant beaucoup moins qu'Olympos. Tandis que la figure d*01ympos est comme noyée dans le mythe, celle de Terpandre laisse voir au moins quel- ques traits assez nets et assez distincts. Cela tient sans doute à ce qu'on n'avait conservé sous le nom d'Olympos que des airs, chose de soi vague, flottante et anonyme, tandis que Terpandre avait chanté des vers auxquels s'at- tachèrent des souvenirs plus précis. L'incertitude et l'obs- curité tiennent pourtant, bien entendu, la plus large place dans sa biographie.

Il était né dans l'ile de Lesbos \ probablement à An- tissa '. La chronique de Paros appelle son père Derden- nis ^. Sur la date de sa naissance, on n'a que des indica- tions approximatives. Les Spartiates racontaient qu'il avait remporté le prix dans le premier concours des fêtes Garnéennes, en 676. Hellanicos, qui rapporte cette tradi- tion, paraît avoir dit aussi que Terpandre avait vécu, comme Olympos, sous Midas II (738-695)*. Cette seconde

��1. Aristote, fragm. 502, Bekker-Rose (ap. Ëustathe, ad IL IX, 129}.

2. Cf. Suidas, vv. Merà AéaSiov ù)86v et TépuavSpoc. D'autres (cf. Sui- das) le faisaient naître soit à Méthymne (autre ville do Lesbos), soit même à Arné, en Béotie, ou à Kymé, en Asie Mineure. Ce sont là des fantaisies qui doivent s'expliquer sans doute par le besoin de trouver la raison de certaines particularités de son œuvre, comme la composition du Bokotiov (isXoc ou l'emploi du style homérique.

3. Marbre de Paros, 49.

4. Hellanicos, fragm. 123 (G. Mûller-Didot) ; dans Clem. Strom. I, p. 398 (Potter). On voit, dans ce passage de Clément, un résumé des opinions les plus divergentes sur la date de Terpandre. Plutarque,

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