MODES ET RYTHMES DE TERPANDRE 73
toute la Grèce, les modes musicaux eo usage chez les Eoliens de Lesbos et chez ceux de la Béotie. Il n*a rien inventé en cela, mais il a tiré de l'obscurité ce qui peut-être sans lui serait resté longtemps encore étranger à la culture générale de la Grèce. En ce sens, son rôle est celui d'un créateur.
En fait de rythmes et de mètres, les inventions de Tcrpandre semblent se réduire à peu de chose. Il se servait ordinairement du vers hexamètre épique ^ Par- fois même il se bornait à mettre en musique des vers d'Homère % c'est-à-dire évidemment les vers des hymnes dits homériques ou d'autres du même genre. Dans cette préférence pour l'hexamètre, il se conformait sans aucun doute à une vieille tradition religieuse. Mais il avait employé aussi d'autres mètres. Parmi les rares frag- ments qui nous restent de lui, il en est deux qui ne contiennent que des longues; celui-ci, par exemple : Zeiî, TUxvTcov àp5(à, 7wàvT(i)v ûcyr.TCdp, ZeO, goi ç-evSco rauTav \j\L^iùy ip'j^iy^. Bien qu'on puisse tirer de ces onze mots différen- tes sortes do vers, il est de toute évidence qu'ils formaient un système de spondées, peut-être de spondées allongés («Tirov^etoi (;.6îCov8;), dans lesquels chaque syllabe à elle seule représentait une durée de deux longues ordinaires, et qui semblent avoir été le rythme ordinaire des chants de libation. — Un autre fragment, qui nous est donné comme le début du célèbre Nofw; opOio;, paraît composé d'un mélange de dactyles et de trochées ordinaires : ce qui n'empêcherait pas d'ailleurs que dans le corps du nome lui-même, dans une autre partie peut-être, les
��t. Plut., /)e Aft«., c. 4.
2. Plut, De Mus., c. 3.
3. Fragm. i (Bergk); ap. Clem. Slrom, VT, 78t. On voit que c'était un chant de libation. Le fr. 3. également tiré d'un chant de libation, est aussi tout en longues. Clément d'Alexandrie, qui nous a conservé le premier, dit que la musique en était dans le mode dorien.
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