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NOMES GITHARÉDIQUES 75

tout cola est problémalique. Il semble aussi, d'après certaines imitations relativement récentes, qu'il y eût, d'une partie à Tautre, un progrès dans Taclion ^ Ce qui est sûr, c'est que cet accroissement du nombre des par- lies marquait l'ampleur nouvelle d'une poésie lyrique plus hardie, plus savante, plus habile à conduire l'audi- toire à travers les phases successives d'une longue composition.

Les œuvres de Terpandre comprenaient avant tout des nomes. Les titres de quelques-uns nous ont été con- servés. PoUux en cite huit, qu'il explique en partie ^. L'un d'eux s'appelait Tétraédios. Il est probable, à en juger par le titre, que ce nome était encore divisé en quatre parties, selon Tancienne coutume. Pollux semble dire que la distinction des parties y correspondait à un changement dans la musique. Quel changement ? on ne peut faire à ce sujet que des hypothèses sans consis- tance. Le nome Aigu ('0^6;) devait peut-être son nom à ce qu'il était composé, en tout ou en partie, dans le mode lydien ^ Le nome Éolien et le nome Béotien étaient ainsi nommés, dit Pollux, d'après les pays dont Terpan- dre tirait son origine ; il serait sans doute plus exact de dire : d'après le mode musical que Terpandre y avait

��1. Voyez par exemple l'analyse que donne Strabon (IX, p. 421; des cinq parties d'un nome pythien (àY>'.p«J<TiÇ-, ajjLiteipa, xaTaxeXevo"|i6ç, TaiiSoi xa\ 5axTy).ot, (TvpiYY^î)- L'analyse de Strabon nous montre qu'il y avait là tout un drame : le nome suivait les diverses péripéties de la lutte entre Apollon et Python. Mais il faut toujours se méfier d'imitations aussi récentes que celle dont parle Strabon.

2. Pollux, IV, 65 : v6(A0i ôà o\ TEpTcavSpou àitb jiev tcôv èOvwv ôOevrjv AîiXioç xai BoitoTio;, àitb 6è pvÔjiwv "Opôioc xa\ Tpo-/aîoc, âicb hï tpiitwv 'OÇù; xa\ TetpawSto;, àirb 6è «Otoû xal toO épb>(iévou Tepuàvfipeio; xa\ Ka- it((Dv. — Cf. Plut., De Mus. y c. 4; Phot. Bihlioth., 302, 16; Suidas, vv. N6|ioc et "OpÔtoç vojjLoç.

3. Le mot ô^^!»; est souvent appliqué au mode lydien ; cf. Plut., De Mus., c. 15. Mais Terpandre avait-il réellement composé un nome dans le mode lydien ? ou bien y a-t-il là quelque confusion ? .

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