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7(J CHAPITRE II. — NOME ANCIEN

employé. Deux autres étaient désignés par le rythme qui y dominait : c'étaient YOrthien et le Trochaïque^ où se rencontraient les rythmes appelés iambc orlhien et trochée sémantique, c'est-à-dire des groupes ternaires formés de trois longues valant chacune quatre temps, le frappé tombant soit sur la seconde soit sur la première de ces trois longues ^ Les deux derniers enfin portaient le nom de Terpandre lui-même et de son disciple Képion, ce qui indique peut-élre que l'inspiration du poète y pre- nait un caractère plus personnel qu'ailleurs*.

A côté des nomes, on cite encore de Terpandre des proèmes^ et des scolies*. — On sait que les scolies étaient des chansons de table. Terpandre avait-il composé les siens à Lesbos, avant de venir à Sparte, ou seulement plus tard, en vue des repas communs des Lacédémoniens, comme on l'a quelquefois supposé? Quoi qu'il en soit, le genre du scolie, d'origine lesbienne, semble-t-il, et surtout cultivé à Lesbos, n'a laissé de souvenirs durables qu'à partir d'Alcée : nous retrouverons plus tard cette forme de poésie. S'il est vrai que Terpandre eût com- posé de véritables scolies, il faut en conclure que son inspiration était plus variée, moins essentiellement grave que ses autres œuvres ne tendraient à le faire croire. Mais aucune trace n'en subsiste, et nous n'avons plus le moyen de nous en faire aucune idée. — Quant aux proèmes, on ne sait trop ce que c'était. L'auteur du De

��i. Cf. Plut., De Mus, c. 28. — C'est bien en vain que Volkmann veut ôter à Terpandre le nomo orthien sous prétexte que c'était un nome aulétique. Rien n'empêche de croire qu'il y eût aussi un nome or- thien citharédique attribué à Terpandre.

2. Il y avait aussi un nome aulédique appelé Kt^iccciiv, suivant Plut., De Mus., c. 4. Il eut difficile de savoir ce que vaut cette infor- mation. Il y a d'ailleurs, dans toutes ces traditions, beaucoup de va- gue et beaucoup d'erreurs.

3. Plut., De Mus,, c. 4 et 6.

4. Plut., De Mus., c. 28. Cf. Pindare, dans Athénée, XIV, p. S35, A.

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