CHAPITRE PREMIER
I
La prééminence d’Athènes est le fait capital qui distingue la période de l’histoire des lettres grecques dans laquelle nous entrons.
Le génie hellénique parvient alors à sa maturité. Ses qualités originales brillent de leur plein éclat ; et cet éclat est d’autant plus vif, qu’à ce moment il se concentre dans un foyer unique, d’où il rayonne. Athènes est ce foyer. Pendant deux cents ans, c’est en elle que s’élabore tout ce qui fait honneur à l’esprit national. Non pas que l’activité intellectuelle soit éteinte dans les autres parties du monde grec. Loin de là. Il y naît peut-être autant d’hommes remarquables que par le passé. Mais, au lieu de vivre chez eux et d’y faire leur œuvre, ils se tournent vers la grande cité, qui produit alors à la fois des maîtres, dont les exemples s’imposent, et un public, dont l’opinion est souveraine. Expliquer ce rôle d’Athènes et