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Page:Croiset - Histoire de la littérature grecque, t3.djvu/372

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360 CHAPITRE VIII. — TRAGIQUES DE SECOND RANG

on est toujours de son temps ; mais, sous certaines res- I la semblancos générales, il peut y avoir des différences assez ^« 

notables, qui donnent à certains groupes d'écrivains une physionomie vraiment distincte. i

Sophocle d'abord, puis Euripide ont été, comme nous l'

l'avons vu, les grands novateurs qui transformèrent latra- p

gédie d'Eschyle. Mais d'autres leur ont suggéré des idées, F

d'autres ont donné des exemples qui se sont imposés à r

tous. On nous dit que Tarcadien Aristarque de Tégée fut celui qui fixa l'étendue normale des tragédieseton nous le donne pour un contemporain d'Euripide *. Un chan- gement dans les dimensions ordinaires des pièces tra- giques s'est en effet produit après Eschyle, ainsi que I nous l'avons noté précédemment. Celles de Sophocle et d'Euripide sont plus longues que celles de leur prédé- cesseur, et leurétenduene varie que dans des limites assez restreintes. Si ce changement fut réellement dû au poète Aristarque, il faut que celui-ci ait imposé le type nou- veau dans les dernières années de la vie d'Eschyle ou plutôt dans les premières de la période suivante. C'est donc à cette date approximative qu'il faudrait placer les deux victoires dont Suidas lui fait honneur ^ Son Achille fut imité par Ennius ^ ce qui prouve au moins que son œuvre n'avait pas péri deux siècles et demi plus tard et qu'elle avait par conséquent quelques hautes qualités.

Néophron de Sicyone semble avoir appartenu à la même génération ^. Le premier, dit-on, il fit paraître sur

1. Suidas, 'Aptorap'/oç*

2. Eusèbe {Chronique^ II, 105), rapporte le nom d'Aristarque à la 4« année de la 81" Olympiade (453 av. J.-C)» date que Bergk (Gr. U- ter., III, p. G02) considère, avec raison sans doute, comme celle de ses débuts.

3. Ribbeck, Trag. lat., p. 272 et suivantes. U Achille d'Aristarqne est cité aussi dans le prologue du Poenulus de Plaute : c'était donc une pièce connue, même à Rome.

4. M. Weil, dans la notice de sa Médée d'Euripide, citée plus haut, a bien établi que Néophron est antérieur à Euripide.

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