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Page:Croiset - Histoire de la littérature grecque, t3.djvu/395

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ORIGINES 383

il ne peut qu'attirer vivement Tattention des modernes. Intimement lié à la tragédie, il ressemble pourtant par certains traits à la comédie, car il met en scène comme elle le ridicule*. Toutefois, ce n'est pas une comédie: c'est plutôt, comme on l'a dit, « une tragédie qui s'é- gaie » Tpay(j)Sia TratÇouaoc^. Encore cette expression ne doit-elle pas nous faire croire à une parodie des sujets tragiques. La parodie appartient à la comédie, non au drame satyrique. Celui-ci constitue vraiment, dans le genre dramatique, une espèce distincte; il est lui-même, et il ne peut être bien compris que par la connaissance de ses origines et de son histoire ^

Comme la tragédie, le drame satyrique est issu du di- thyrambe. Les anciens en expliquaient la naissance par une historiette^. Avant ïhespis, disaient-ils, les dithy- rambes étaient des chants de satyres en Thonneur deDiony- sos. Quand on se mit à faire des tragédies, on prit peu à peu l'habitude de mettre sur la scène des mythes où l'on ne parlait plus de Dionysos. Les spectateurs réclamèrent avec ces paroles devenues proverbiales : « Cela n'a point de rapport avec Dionysos » (oùSsv Tupoç tov Aiovixtov). Pour leur donner satisfaction, on créa le drame satyrique. Sous cette forme anecdotique, il est visible que les Grecs

��d. Tzetzès (Bibl. Didot, Schol. grxca in Aristoph., Proleg., X b, 52) : Ko){jLa)8cav Stj çirjpLi xa\ xpaytoStav ical (raxupiîtTjv Tûvfie tyiv {jLedatTaxTjv. Ihid. 112 : Tûv (jaTupwv ^éXtov 6è xal OpyivwSîav.

2. Démétrius, Ilepl Ippnrjvetaç, 169.

3. Principaux ouvrages sur le drame satyrique : Gasaubon, De sa- tyrica Graecorum poesi et Romanoriim satura, 1605 (dans son édition de Perse) ; Welcker, Abhandlung ûber das Satyrspiel (à la fin de son Nachtrag zu der jEschylischen Trilogie, Francfort, 1826) ; Wieseler, Das Satyrspiel, Gôttingen, 1848 ; Egger, Observations nouvelles sur le genre de drame appelé satyinque (Annuaire de l'Association des Études grecques, 1873) ; J. Denis, Le drame satyrique (Annales de la Faculté des Lettres de Gaen, 5« année, n» 2).

4. Zénobius, V, 40. Suidas, Où6àv Tipb; xbv Aiovudov. Dans cette der- nière notice est cité l'ouvrage spécial de Gliaméléon Ilepl (jaT\5po)v.

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