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Page:Croiset - Histoire de la littérature grecque, t3.djvu/404

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392 CHAPITRE IX. — LE DRAME SATYRIQUE

d'où Ton peut conclure qu'il se composait, non de sa- tyres, mais des habitants légendaires de l'Argolide. Enfin le titre même du drame intitulé les Bergers (7roi[jL6vsç) ne permet guère de douter que le chœur n'y fût composé de bergers ; le sujet étant le débarquement des Grecs en Troade, ces bergers étaient sans doute des pâtres troyens : il n'y avait pas là de satyres ; et pourtant le caractère satyrique de la pièce ressort évidemment de certains fragments ^ C'était, sinon un drame satyrique proprement dit, du moins, comme Ta conjecturé Hermann, une sorte particulière de tragédie destinée à en tenir lieu ^. La supposition émise plus haut se trouve ainsi confirmée. Les fragments des pièces que nous venons d'énumérer ne nous permettent d'ailleurs aucunement d'apprécier le mérite propre de Sophocle dans le genre satyrique.

Parmi les drames satyriques d'Ion de Chios, un seul nous est connu, VOmphale, Le chœur des satyres y était remplacé aussi par un chœur de femmes lydiennes qui jouaient du luth (^àXTpiai)^. Mais le poète le plus renommé en ce genre, après les maîtres de l'art tragique, fut au IV® siècle Achéos d'Érétrie, dont nous avons déjà parlé. Le philosoplie Ménédème ne le regardait comme inférieur à personne dans l'art de mettre en scène les satyres, sauf à Eschyle ^. On cite de lui huit drames sa- tyriques, Éthon, Atcméon^ Héphestos, Iris^ Linos, les Parques ^Momos^ Omphale, Tandis que Sophocle parais- sait n'avoir pas assez de drames do ce genre relati- vement au nombre de ses tragédies, Achéos en a trop. Nous devons donc supposer, en ce qui le concerne, comme nous l'avons fait déjà à propos dePratinas, que des pièces

1. Fragment 458 Nauck.

2. Hermann, Vhilologus, t. II, p. 135.

3. Ion, fragm. 22 Nauck.

4. Diog. Laërce, II, 433.

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